Auteur : Tom Huyghebaert (Lemon Consult)
1 Commencer trop tard
Il y a deux certitudes dans la vie : la mort et les impôts. Un grand point d’interrogation ici concerne le timing. Naturellement et heureusement, nous ne savons pas quand nous mourrons.
Trop souvent, les gens ne pensent à la planification de leur succession que plus tard dans la vie. Injustifié, car le désastre peut frapper n’importe qui. Après tout, une maladie grave ou un accident de la route n’épargne pas même les plus jeunes.
De plus, le temps n’est pas du tout un allié lors de la mise en place d’un plan de succession :
Vous devez être juridiquement compétent pour mettre en place et mettre en œuvre un plan de succession. Par exemple, si vous souffrez de démence, le notaire ne peut pas signer d’acte de donation ou de modification de contrat de mariage, vous ne pouvez plus rédiger de testament, etc.
Lorsque l’on pense à l’incapacité d’agir, on peut penser aux risques liés à la vieillesse, comme la démence. Mais des événements peuvent également survenir plus tôt et provoquer une incapacité permanente, même à un plus jeune âge, par exemple en raison d’un coma irréversible, d’une maladie ou d’un accident.
Vous pouvez vous en occuper à l’avance en établissant une procuration de soins. Les personnes que vous désignerez pourront ensuite faire une planification successorale en votre nom. Cependant, cela ne constitue pas une solution en cas de mort subite due à un accident ou à une autre cause.
Certaines étapes prennent simplement du temps pour parvenir à l’optimisation fiscale souhaitée. Il existe une période de suspicion pour certaines actions. Par exemple, certains biens qui ont été donnés peu de temps avant un décès sont toujours soumis aux droits de succession ou du moins ils sont pris en compte lors du calcul des droits de succession sur les biens restants. Cela concerne par exemple les sujets suivants : Pour les cadeaux manuels et bancaires, ainsi que pour tous les dons indirects, un délai suspect de 3 ans s’applique. Si vous n’enregistrez pas de telles donations (= payez 3% ou 7% de droits de donation), les taux progressifs des droits de succession (jusqu’à 27% entre associés et en ligne directe, et jusqu’à 55% pour tous les autres) seront toujours dus le les biens donnés.
VEUILLEZ NOTER : Il existe une initiative législative visant à prolonger cette période suspecte à 5 ans. Nous attendons toujours le texte final du décret pour les changements concrets, mais la teneur est claire : vous devrez commencer à faire des dons plus tôt. De plus amples informations sur les nouvelles mesures fiscales annoncées sont disponibles ici sur notre site Web.
La valeur des biens immobiliers donnés au cours des 3 dernières années précédant un décès est incluse fictivement dans la succession. La base imposable est ainsi augmentée fictivement, ce qui augmentera les droits de succession dus sur les actifs restants car ceux-ci se retrouvent dans une tranche d’imposition plus élevée (également appelé « effet push-up » ou « réserve de progression »). il faut généralement laisser au moins 3 ans entre les dons immobiliers à la même personne, afin que les tranches d’imposition les plus basses puissent à nouveau être appliquées. Cela signifie que vous devez commencer à faire un don à temps. Si votre entreprise (entreprise individuelle ou société de personnes) remplit certaines conditions, vous pouvez en faire don en bénéficiant d’une exonération des droits de donation. Vous souhaitez en savoir plus sur les conditions d’application de ce régime favorable ? Ici en savoir plus à ce sujet.
Il est important que vous continuiez à remplir certaines conditions pendant 3 ans après le don. Il est donc crucial de mettre en place un plan en temps opportun.
Veuillez également noter que les conditions de ce régime favorable pourraient bientôt être renforcées. Il peut donc être utile d’accélérer la planification de votre entreprise. En savoir plus sur les modifications possibles du régime d’exonération ici.
Il est donc important d’être proactif. Faites analyser votre situation et établissez un plan pour aménager votre succession comme vous le souhaitez.
2 Ne pas avoir une image correcte
À propos de la composition des actifs
Les gens pensent que la planification successorale est réservée aux super riches, mais c’est faux. Au contraire même. Si les actifs sont plutôt limités, il est important de les allouer aux bonnes personnes. Pensez simplement à un couple qui possède ensemble un modeste compte d’épargne. Si l’un des partenaires décède, il est probablement important que l’épargne aille entièrement au conjoint survivant, et non aux enfants.
De plus, de nombreuses personnes sous-estiment la taille de leur patrimoine. Lorsque tout est additionné et que l’on prend en compte les versements des polices d’assurance en cas de décès, vous pourriez être surpris par le montant total. Prenons par exemple un prêt qui est remboursé totalement ou partiellement en cas de décès grâce à une assurance solde restant dû. Dans ce cas, la valeur totale de la maison revient à la succession.
Il est également important d’avoir une vue d’ensemble de la composition correcte (taux de propriété) de votre patrimoine. Tout cela a un impact significatif sur la répartition du patrimoine et sur les droits de succession à payer. Notez qu’un bon aperçu de la bonne composition de votre patrimoine permet également d’éviter les surprises en cas de rupture/divorce.
Sur les frais de succession dus
En calculant les droits de succession dus en cas de décès, vous créez de la clarté, tant pour vous que pour vos héritiers.
Avoir une idée précise des droits de succession permet également d’estimer si votre famille ou votre entreprise serait ou non en difficulté financière si vous décédiez. Par exemple:
Si de l’argent doit être retiré de l’entreprise pour payer les droits de succession, dans quelle mesure cela aura-t-il un impact négatif sur la situation de trésorerie de l’entreprise ? Si les liquidités disponibles sont insuffisantes, les biens meubles ou immeubles devront-ils être vendus à bref délai ? 3 Il ne s’agit pas seulement de droits de succession
C’est aussi une question de confort. Pour un couple marié avec enfants, le droit successoral légal prévoit un partage des biens entre le conjoint survivant et les enfants dans une relation d’usufruit – nue-propriété.
Les deux parties peuvent demander une « conversion d’usufruit ». Cela signifie, entre autres, que les enfants peuvent demander que leur part leur soit versée. Le conjoint survivant/concubin légal ne dispose d’un droit de veto qu’en ce qui concerne le logement familial. Vous pouvez lire ici que cela peut avoir des conséquences désagréables. Si les héritiers, tant le conjoint survivant que les enfants, se retrouvent en indivision, personne ne peut décider individuellement, par exemple, de vendre un logement. Cela n’est peut-être pas souhaitable. 4 Ne pas mettre à jour votre emploi du temps
Il est préférable de revoir régulièrement la planification de la succession. Après tout, la législation, les relations ou la composition de votre famille, la composition de votre patrimoine, vos besoins, etc., continuent d’évoluer.
Par conséquent, revoyez votre planification tous les (environ) 5 ans, et surtout lorsqu’un changement important survient. Mieux vaut continuer à anticiper que remédier.
5 Aucune orientation professionnelle
Vivre ensemble ou se marier, acheter son logement ou sa résidence secondaire, créer une entreprise, faire un don bancaire,… Ce ne sont là que quelques exemples d’actions qui ont un impact sur votre projet personnel.
On constate trop souvent que de telles décisions sont prises (trop) rapidement, sans consultation préalable d’un conseiller professionnel.
Bron : Consultation Citron