Auteurs : Guillaume Deknudt et Sven Nelis (Deknudt Nelis Advocaten)
Ceux qui ont raté le coche lors des régularisations passées ne voient actuellement aucun moyen de jeter l’ancre.
En effet, la législation en matière de régularisation des infractions à l’impôt sur le revenu a pris fin fin 2023 (les réglementations régionales, par exemple en matière de droits de succession, ont déjà été arrêtées plus tôt).
Suite à la réponse du ministre des Finances à une question du Parlement, les BBI ne souhaitent également plus traiter les dossiers relatifs à la fraude fiscale échus. En revanche, dans le cas de droits de succession expirés, l’administration est prête à prendre un arrangement…
Pour les infractions fiscales historiques qui peuvent avoir expiré à des fins fiscales, mais qui peuvent toujours constituer la base d’un délit de blanchiment d’argent et sont donc toujours passibles de poursuites pénales, on pourrait alors penser à s’adresser au ministère public.
Mais les parquets ne sont pas non plus disposés à envisager un règlement à l’amiable dans de telles affaires.
Le message est qu’il faut attendre une prochaine circulaire du Parquet général, où les contours de cette nouvelle « méthode de régularisation » ne sont pas encore connus. Pas même en matière de tarification, même s’il semble effectivement que l’on parle d’un prélèvement d’au moins 50 % sur la partie problématique du capital.
Ce vide juridique est particulièrement gênant pour la pratique. Après tout, il devrait y avoir une solution disponible à tout moment. Il y a certes des gens têtus, mais on voit aussi des petits-enfants qui héritent de biens dont ils ne connaissaient pas et ne pouvaient pas savoir qu’il y avait un problème…
L’absence de réglementation signifie donc que de nombreux avoirs sont actuellement de facto gelés et ne peuvent pas être utilisés pour réaliser des investissements – après les corrections nécessaires.
Il s’agit en fait d’une situation sans précédent. S’il n’y a pas encore de nouvelle réglementation, pourquoi la législation sur la régularisation ne pourrait-elle pas simplement être étendue (si nécessaire avec un tarif croissant afin d’avoir un effet incitatif) ? Ne serait-ce pas une mauvaise idée pour le gouvernement de combler le plus rapidement possible les trous budgétaires existants ?
On peut aussi se demander si cela n’aurait pas été la meilleure solution à tous égards. C’est désormais aux procureurs de s’en préoccuper. Le ministère public n’est-il pas là avant tout pour ceux qui ne se repentent pas et qui doivent être arrêtés ? Cela garantirait certainement qu’aucune charge de travail supplémentaire n’y soit créée.
Enfin, la question est de savoir à quoi ressemblera la nouvelle méthode. Car en fin de compte, l’intention doit être que le système fournisse également des garanties suffisantes aux institutions qui sont tenues à des obligations préventives contre le blanchiment d’argent, comme par exemple une banque acceptante. De ce point de vue également, le système était bien implanté au niveau du point de contact et il est dommage qu’il ait dû être remanié.
Source : Deknudt Nelis Advocaten