Bruxelles (The Brussels Morning Newspaper) – Selon les données recueillies par Euronews, le Parlement européen récemment élu fait preuve d’un manque notable de diversité. Sur les 720 députés européens élus, seuls 37 ont des origines diverses.
Comment le manque de diversité affecte-t-il la représentation politique de l’UE ?
Selon un porte-parole du Réseau européen contre le racisme (ENAR), l’absence de représentation significative au Parlement européen « renforce nos conclusions selon lesquelles cette institution ne reflète pas la diversité de la population européenne. Cette tendance souligne le besoin urgent d’une inclusion et d’une représentation plus significatives au sein des structures politiques de l’UE ».
Comment la diversité actuelle au sein du Parlement européen se compare-t-elle à celle observée dans le passé ?
En 2019, l’ENAR a déclaré que si les minorités raciales et ethniques représentent au moins 10 % de la population de l’UE, elles ne représentent qu’environ 36 (5 %) des 751 députés européens élus. Ce pourcentage est tombé à 4 % après la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Parmi les députés français figure Arash Saeidi (GUE/NGL), né en Iran. Élu au nom du parti de gauche La France insoumise, il a déclaré ne pas être « surpris » par les chiffres, car les élections européennes se déroulent au niveau national, où la situation est identique. « La France ne fait pas partie des pires pays, mais il est de la responsabilité des partis nationaux d’assurer une meilleure représentation », a-t-il déclaré. La France compte également trois députés issus de ses branches d’outre-mer, la Réunion et la Guadeloupe. En revanche, des pays comme les Pays-Bas, qui ont également des territoires dans les Caraïbes, n’incluent aucun député de ces régions. La nouvelle députée Rima Hassan (GUE/NGL), qui est française et palestinienne, a été élue en juin et a une expérience en tant qu’avocate et militante des droits de l’homme.
Quelles mesures sont nécessaires pour améliorer la diversité au Parlement européen ?
Elle a souligné que « la sous-représentation politique des résidents européens racialisés devrait nous préoccuper, car elle reflète les conséquences, chez de nombreux autres, du racisme systémique que nous combattons depuis des années, mais que de nombreux décideurs politiques s’efforcent encore de résoudre ».
Elle a déclaré : « La lutte contre la discrimination raciale doit inclure une proportion plus importante de candidats issus de minorités, qui sont les mieux placés pour porter le sujet de l’antiracisme à tous les niveaux de l’expression politique, améliorant ainsi la légitimité démocratique. »
Quelles sont les préoccupations soulevées par l’ENAR concernant la diversité de l’UE ?
L’ENAR a déclaré que le problème de la diversité s’étend au-delà du Parlement européen. Dans son enquête sur le mandat 2019-2024, elle a souligné que la Commission européenne, qui compte plus de 33 000 membres du personnel et dispose d’un pouvoir décisionnel effectif, ne publie pas de données sur la diversité raciale/ethnique et ne met pas en œuvre de mesures positives pour améliorer la représentation. Dans une lettre envoyée à la nouvelle Commission européenne, plus de 130 institutions de la société civile, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont demandé que l’égalité et la non-discrimination soient des priorités majeures de son travail pour les cinq prochaines années.