Une cour d’appel fédérale américaine a confirmé vendredi le rejet d’un procès contestant la constitutionnalité des couvre-feux de manifestation à New York.
Les couvre-feux, instaurés en réponse aux manifestations entourant le meurtre de George Floyd par Derek Chauvin, alors policier de Minneapolis, ont été mis en place pendant une semaine en 2020. Lamel Jeffrey, Thaddeus Blake et Chayse Pena ont tous deux été arrêtés et accusés d’avoir violé les couvre-feux. Dans un procès ultérieur, chacun a allégué que les restrictions imposées par la ville aux manifestations violaient leur droit à la liberté de réunion garanti par le Premier Amendement et leur protection contre les arrestations illégales garantie par le Quatorzième Amendement. En 2022, un tribunal fédéral de district a rejeté l’affaire, déclarant que les couvre-feux constituaient une réglementation de sécurité publique valide qui « laissait ouverts de nombreux canaux alternatifs pour l’activité expressive ».
Écrivant au nom d’un panel d’appel unanime, la juge de circuit Reena Raggi a confirmé la décision du tribunal de district :
Le couvre-feu ici… a été imposé en réponse à la violence, à la destruction et au pillage documentés dans plusieurs zones d’une grande ville densément peuplée… il s’est d’abord appuyé sur la police traditionnelle ; puis, lorsque la criminalité s’est aggravée, il a complété la police traditionnelle par… un couvre-feu pour six nuits supplémentaires… et enfin, lorsque les conditions se sont améliorées et stabilisées, la ville a mis fin au couvre-feu une nuit plus tôt.
Les tribunaux fédéraux ont confirmé les restrictions imposées par le gouvernement aux rassemblements légaux, à condition que le contenu ou le message d’une manifestation ne soient pas affectés par les réglementations. En règle générale, ces mesures sont mises en œuvre pour atteindre un objectif de sécurité publique. En 1941, la Cour suprême des États-Unis a reconnu dans l’affaire Cox v. New Hampshire que certaines restrictions de temps, de lieu et de manière sont autorisées en vertu du Premier amendement.
Au vu de ce résultat, les arrestations du plaignant restent valides en vertu de la loi de New York. Plusieurs autres litiges entre les manifestants de George Floyd et les autorités municipales restent en suspens devant les tribunaux à travers le pays. L’année dernière, un jury fédéral a accordé à un groupe de militants 14 millions de dollars pour avoir enduré un usage excessif de la force de la part de la police à Denver, dans le Colorado.