Un tribunal fédéral américain du Texas a annulé mardi la nouvelle interdiction de la Federal Trade Commission (FTC) sur les clauses de non-concurrence, estimant que l’agence n’avait pas l’autorité pour émettre une telle interdiction et que la nouvelle règle était « arbitraire et capricieuse ». L’interdiction, qui doit entrer en vigueur dans la majeure partie du pays le 4 septembre, vise à empêcher les employeurs de restreindre le lieu de travail des employés si ces derniers décident de quitter l’entreprise.
La juge Ada Brown, du district nord du Texas, a statué que la loi sur la FTC, qui confère à l’agence son autorité, ne permet pas à la FTC d’établir des règles substantielles, des réglementations qui établissent des obligations générales, « en ce qui concerne les méthodes de concurrence déloyale ». Bien que la juge Brown ait reconnu que le Congrès avait l’intention de faire de la FTC un organisme chargé d’élaborer des règles visant à limiter les comportements anticoncurrentiels, elle a estimé que cette autorité ne s’étend qu’aux règles de procédure, qui régissent la manière dont la FTC traite les plaintes pour concurrence déloyale.
Le tribunal a également jugé que la FTC avait enfreint la norme arbitraire et capricieuse de la loi sur les procédures administratives, qui exige que les tribunaux « jugent illégales et annulent les actions de l’agence, les constatations et conclusions jugées arbitraires, capricieuses, un abus de pouvoir ou autrement non conformes à la loi ». Brown a estimé que la règle de la FTC était « déraisonnablement trop large sans explication raisonnable ». Le juge a poursuivi : « La règle impose une approche universelle sans date de fin, qui ne parvient pas à établir un « lien rationnel entre les faits constatés et le choix effectué ».
Contrairement à la décision de Brown, l’entrée du 7 mai 2024 au Federal Register de la FTC affirmait que :
Le Congrès a expressément « habilité et ordonné » à la Commission d’empêcher les méthodes de concurrence déloyale dans l’ensemble de l’économie, dans toutes les activités « dans le commerce ou affectant le commerce », sous réserve uniquement d’exceptions limitées. La règle finale ne s’appliquera que dans la mesure où la Commission a compétence en vertu de la loi FTC. La loi ne limite pas l’autorité de la Commission à poursuivre, par exemple, l’élaboration de règles propres à un secteur. Lorsque le Congrès a souhaité limiter la portée de l’autorité de la Commission sur des entités ou des activités particulières, il l’a fait expressément, démontrant ainsi son intention de donner à la Commission un large pouvoir d’application sur les activités dans le commerce ou affectant le commerce en dehors du champ d’application des exceptions énumérées.
Ce dernier coup porté aux efforts de la FTC pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles en matière d’emploi survient juste après qu’un autre tribunal fédéral de Floride a temporairement bloqué l’application de l’interdiction à un courtier immobilier qui avait poursuivi la FTC pour son imposition. Cependant, le raisonnement de ce tribunal est différent de celui de Brown car il s’est appuyé sur la doctrine des questions majeures, un principe interdisant aux agences d’émettre des règles d’une « grande importance économique et politique » sans l’autorisation du Congrès.
Brown avait déjà bloqué l’interdiction en attendant un avis final en juillet. Cependant, un juge fédéral de Pennsylvanie a rejeté une contestation similaire de l’interdiction de la FTC plus tard dans le mois.