Auteur : Freek Van Neck (Interius Advocaten)
Le défaut de dépôt des comptes annuels a de graves conséquences, c’est pourquoi nous mettons en avant dans ce blog les choses à faire et à ne pas faire. Par exemple, les entreprises doivent faire approuver leurs comptes annuels dans les six mois suivant la date de clôture de l’exercice. Les comptes annuels doivent ensuite être déposés à la Centrale des bilans de la Banque nationale dans les 30 jours suivant leur approbation. Pour la plupart des entreprises, c’est le 31 juillet. L’obligation légale de déclaration est cruciale pour la transparence et la responsabilité financière des entreprises.
La loi prévoit un arsenal de sanctions en cas de non-respect de l’obligation de déclaration. Il existe des sanctions administratives, civiles, pénales et fiscales. La sanction la plus lourde est la dissolution judiciaire de la société, même après un défaut de dépôt des comptes annuels.
Qui peut demander la dissolution de la société ?
La dissolution judiciaire d’une société peut être demandée devant le Tribunal des sociétés si les comptes annuels ne sont pas déposés dans les délais, soit dans les sept mois suivant la clôture de l’exercice.
Non seulement le ministère public, mais également toute partie intéressée peut demander la dissolution judiciaire. La Chambre des Entreprises en Difficultés peut également saisir le Tribunal des Entreprises. Cette Chambre convoquera d’abord l’entreprise, car il est crucial que l’entreprise soit présente à cette audience pour éviter que l’affaire ne soit renvoyée.
Deux options : période de régularisation ou dissolution immédiate
Le tribunal a deux options : accorder un délai de régularisation ou résilier immédiatement l’accord. Si la Chambre des Entreprises en Difficultés saisit l’affaire, le Tribunal des Entreprises peut immédiatement procéder à la dissolution.
Le dépôt en temps opportun des comptes annuels est donc essentiel pour éviter de tels problèmes.
Nous soulignons brièvement les deux options dont dispose le Tribunal de Commerce :
Option 1 : période de régularisation de trois mois
Si une entreprise ne dépose pas ses comptes annuels dans les délais, le tribunal des sociétés peut accorder un délai de régularisation de trois mois. Ce délai offre à l’entreprise la possibilité de continuer à remplir ses obligations et à présenter les comptes annuels. Si l’entreprise remplit les conditions requises dans ce délai, elle peut éviter la dissolution judiciaire. Il est très important de prendre cette période au sérieux et d’agir rapidement pour éviter les problèmes. Le Tribunal des Entreprises transmettra ensuite le dossier à la Chambre des Entreprises en Difficulté pour suite à donner. La Chambre rédige un rapport sur la base duquel le Tribunal de Commerce rend finalement sa décision.
Option 2 : la dissolution de la société
Dans certains cas, le Tribunal des Sociétés peut également prononcer immédiatement la dissolution. Ce système a été mis en place pour dissoudre ou activer les entreprises dormantes.
La dissolution devient effective à compter du jour du jugement, mais ne s’applique aux tiers qu’après annonce officielle, à moins que la société ne prouve que les tiers en avaient déjà connaissance. Cela se fait par dépôt au dossier social et publication aux annexes du Moniteur belge.
La dissolution n’est pas possible si la société est en procédure de dissolution ou de faillite ou en réorganisation judiciaire.
Que pouvez-vous faire contre la dissolution judiciaire ?
Un recours ou une opposition (par défaut) peut être formé contre un jugement de dissolution judiciaire dans un délai d’un mois après sa publication au Moniteur belge.
Source : Interius Advocaten