Auteur : Isabel Plets (Lydienne)
Quelques points à retenir concernant la décision de fond 114/2024 du 6 septembre 2024 relative à l’enregistrement du temps via des données biométriques (empreintes digitales) :
Le consentement n’est pas une base juridique valable, car dans ce cas, le salarié n’était pas suffisamment informé, il n’a pas donné son consentement exprès (car la réception d’une brochure et d’un règlement de travail contenant des informations sur l’enregistrement des temps le premier jour ouvrable n’est pas suffisant), il n’avait pas réel choix (aucune alternative à l’empreinte digitale n’est proposée), il risquait de subir des conséquences négatives importantes s’il n’y consentait pas (tous les salariés doivent enregistrer leurs temps et peuvent être soumis à des sanctions du code du travail).
Le fait qu’aucun commentaire n’ait été fait lors de l’introduction du règlement de travail et que des salariés auraient indiqué qu’ils préféraient le système biométrique pour accéder aux laissez-passer ne sont pas des éléments de conviction pour le GBA.
Selon la GBA, le traitement des données biométriques peut être pertinent lorsque le traitement est destiné au contrôle d’accès à certaines zones du lieu de travail en raison de considérations de sécurité particulières, telles que la manipulation d’aliments ou de substances dangereuses.
Évaluation de l’impact relatif à la protection des données (DPIA) serait en tout état de cause nécessaire pour l’introduction d’un enregistrement du temps basé sur des données biométriques à des fins d’identification (dans la mesure où il existe une base juridique pour cela).
La demande de droit d’accès peut être valablement faite auprès du secrétaire syndical sur le fondement des attributions de la convention collective de travail n°5.
Sanction : amende égale à 45 000 euros (avec montant très détaillé).
Lire la décision 114/2024 du 6 septembre 2024 ici