L’Agence de surveillance des activités de sécurité nationale et de renseignement (ONSRA) du Canada a annoncé que l’utilisation de polygraphes par le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) pour les contrôles de sécurité au cours du processus d’embauche viole probablement le droit à la vie privée des employés potentiels.
Même si le CST affirme que sa méthode d’évaluation est conforme à la Loi sur la protection des renseignements personnels, l’OSSNR a jugé qu’elle « ne répond pas à ces exigences ». D’une part, il est nécessaire, en vertu de l’article 4 de la Loi sur la protection des renseignements personnels, que tout renseignement personnel recueilli soit « directement lié à un programme opérationnel ou à une activité de l’institution ». La NSIRA a conclu que le CSE avait utilisé à tort les résultats du test polygraphique pour décider si un candidat devait être embauché, plutôt que dans le but limité d’évaluer la loyauté d’un candidat envers la nation.
L’OSSNR a également conclu que l’article 7 de la Loi sur la protection des renseignements personnels n’avait pas été respecté, lequel exige que l’utilisation des renseignements personnels d’un individu soit limitée aux fins expresses pour lesquelles ils ont été recueillis. De plus, l’ANSAR craignait que la pratique d’embauche puisse violer le droit à la vie privée des candidats en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.
L’évaluation polygraphique vise à évaluer « la criminalité et/ou la loyauté d’un individu envers le Canada », car un emploi au CST impliquerait l’exposition à des informations sensibles d’importance nationale. La NSIRA a exhorté le gouvernement soit à supprimer, soit à modifier l’évaluation afin qu’elle soit conforme aux normes constitutionnelles.
Bien que l’évaluation polygraphique soit utilisée par le CST, les habilitations de sécurité au sein du gouvernement fédéral canadien sont exigées par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT). La norme d’évaluation polygraphique a été mise en œuvre par la Norme sur le filtrage de sécurité établie par le SCT en 2014.
Des inquiétudes quant à la viabilité de l’évaluation polygraphique ont également été signalées dans l’examen, dans lequel les défauts potentiels du test ont été soulignés.
L’enquête et l’examen des pratiques du CST s’inscrivent dans le cadre d’un mandat parlementaire accordé à l’OSSNR par les articles 8(1)(a) et 8(1)(b) de la Loi sur l’Agence de surveillance des renseignements en matière de sécurité nationale et de renseignement. Cette loi exige que l’organisme « examine toute activité menée par le Service canadien du renseignement de sécurité ou le Centre de la sécurité des télécommunications » et « examine toute activité menée par un ministère qui se rapporte à la sécurité nationale ou au renseignement ».
Le CST est l’agence de renseignement numérique du Canada, responsable du renseignement électromagnétique étranger et de la protection des données et informations gouvernementales.