Auteurs : Wouter Claes, Kelly Moens et Elise Reynders (Eubelius)
Une bonne planification successorale apporte une tranquillité d’esprit. Cependant, la législation, la jurisprudence et les positions administratives évoluent constamment. Il est donc judicieux de vérifier régulièrement si votre planification successorale est toujours à jour.
Chaque trimestre, nous énumérons les développements les plus importants pour notre pratique au cours des trois derniers mois ou nous explorons plus en profondeur un thème d’actualité.
Dans cette mise à jour trimestrielle, vous retrouverez un retour sur le troisième trimestre 2024 :
Les nouveaux gouvernements flamand et wallon ont prêté serment devant leurs parlements respectifs. Les deux flamandsi c’est Waals L’accord de coalition annonce un certain nombre de changements dans le domaine de la planification successorale. Même si ces changements doivent encore être concrétisés, les grandes lignes semblent actuellement être les suivantes : les droits de succession flamands seraient réduits à partir de 2026 en mettant l’accent sur les successions de petite et moyenne taille. A partir de 2028, les droits de succession wallons seraient également réduits. La période de suspicion pour les dons indirects (comme un don bancaire) serait également étendue en Flandre de trois à cinq ans. Cette période de suspicion allongée ne s’appliquerait qu’aux nouveaux dons à partir du 1er janvier 2026. En Wallonie, la période de suspicion a déjà été étendue à cinq ans à compter du 1er janvier 2022. Le Gouvernement flamand indique également que les « failles illégales » seront comblées. Il s’agit probablement d’un durcissement du régime favorable en matière d’impôts sur les donations et les successions pour les entreprises familiales possédant des biens immobiliers privés et d’une restriction du recours à la fondation privée. Enfin, à compter du 1er janvier 2025, les droits d’enregistrement pour l’acquisition d’un logement unique et privé seraient réduits de 12,5% à 3% en Wallonie et de 3% à 2% en Flandre. La date de l’acte authentique serait ici déterminante. Les acheteurs ont donc tout intérêt à reporter autant que possible la date de leur acte authentique à 2025. Plusieurs recours en annulation ont été déposés auprès de la Cour Constitutionnelle contre les récentes modifications de l’impôt des Caïmans et de l’impôt sur le patrimoine (rôles n° 8252, 8256, 8255 pour l’impôt des Caïmans et rôles nos 8249, 8253, 8257, 8263, 8264, 8269, 8270 pour l’impôt sur le patrimoine). Bien que l’administration fiscale flamande (« Vlabel ») ait toujours été réticente à appliquer le régime flamand favorable en matière de droits de donation et de succession aux sociétés familiales possédant des biens immobiliers privés, la « jurisprudence de la boucherie » a clairement indiqué que la présence de biens immobiliers privés devait ne pas être une raison pour refuser l’application du régime favorable (voir aussi notre contribution à ce sujet). Depuis cette jurisprudence, Vlabel semble avoir adopté une approche plus flexible à l’égard des sociétés ayant une activité immobilière et des décisions positives concernant des sociétés immobilières ayant une activité immobilière mixte (promotion et location de biens immobiliers) sont régulièrement publiées. Vlabel publie aujourd’hui pour la première fois un arrêt concernant une entreprise ayant une activité purement locative, à savoir l’exploitation et la location de chambres étudiantes avec des services complémentaires (arrêt n° 24029). Cette activité est exercée par l’actionnaire unique de la société, pour qui il s’agit d’une activité à plein temps puisqu’elle concerne plus d’une centaine de chambres. Malheureusement, Vlabel ne prend pas position et se limite à une représentation des principes généraux du régime favorable. Nous sommes cependant d’avis que la location pure de biens immobiliers peut également être considérée comme une activité économique dans le cadre du régime favorable.
Bron : Eubelius