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L’acide trifluoroacétique (TFA) est un composé perfluoré qui, bien que moins toxique que d’autres PFAS, reste persistant dans l’environnement. Sa présence a été détectée dans l’eau de la majeure partie des zones de distribution. L’eau de distribution reste toutefois potable.
Le TFA est un sous-produit de la dégradation de certains produits chimiques, notamment les fluides réfrigérants (HFC) et d’autres composés fluorés. Ces substances peuvent se retrouver dans l’environnement à travers l’air, l’eau ou les sols.
Dans le cadre de la stratégie régionale de lutte contre les PFAS dans l’environnement, la Société wallonne des eaux (SWDE) a procédé à un large monitoring visant à surveiller la qualité de l’eau de distribution et à évaluer la présence du TFA dans les différentes zones de Wallonie.
Les résultats préliminaires des analyses montrent que ce composé a été détecté dans l’eau de la majeure partie des zones de distribution (598 des 642 zones de distribution). Dans 13 zones de distribution, des concentrations supérieures à la valeur-guide de 2,2 µg/L (microgrammes par litre) ont été mesurées.
Le Conseil Scientifique Indépendant a proposé à l’unanimité d’utiliser comme valeur-guide à ne pas dépasser la concentration de 2.200 ng/L de TFA (2,2 µg/L) dans le réseau d’eau potable wallon si seul le TFA est présent dans l’échantillon d’eau en question. La limite maximale pour la somme des 20 PFAS à 100 ng/L reste d’application en parallèle à cette recommandation pour le TFA.
Un dépassement de cette valeur-guide ne remet pas en cause la potabilité de l’eau mais nécessite un plan de surveillance accru afin d’identifier la source de contamination au TFA et de l’éliminer.
Actions de surveillance
Face aux résultats des premières analyses, un plan d’action coordonné par le Service public de Wallonie a été défini :
- Confirmer les résultats : des contrôles supplémentaires sont effectués dans les zones de distribution où la concentration en TFA dépasse 1,5 µg/L. Cela concerne 36 zones de distribution, dont les 13 déjà mentionnées avec un dépassement de la valeur-guide de 2,2 µg/L.
- Surveiller les eaux brutes : toutes les eaux brutes exploitées pour l’alimentation en eau potable des zones concernées feront l’objet d’une surveillance accrue. Un total de 100 contrôles supplémentaires seront réalisés pour mieux comprendre l’origine de ces concentrations élevées.
- Améliorer la transparence et la communication : les résultats des analyses sont partagés avec les communes concernées, et une communication claire est faite à la population via le site environnement.wallonie.be. Les distributeurs d’eau sont chargés de transmettre l’information aux autorités locales afin de garantir la transparence tout au long du processus.
- Suivi des travaux règlementaires : le SPW est chargé de communiquer une réévaluation de la situation en fonction de l’issue des travaux en cours de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur lesquels la Commission européenne s’appuiera pour réévaluer l’opportunité de légiférer en matière de TFA.
Plus d’infos sur le site environnement.wallonie.be