Vignette
Le Gouvernement wallon a présenté son budget initial pour l’année 2025. Celui-ci s’inscrit dans la trajectoire qui vise à réduire le déficit de moitié d’ici 2029 et revenir à l’équilibre en 2034.
Outre l’élaboration du budget initial 2025, les travaux du conclave budgétaire ont également porté sur l’ajustement du budget 2024.
Philosophie générale
D’importants efforts sont programmés pour :
- Entamer un assainissement des finances publiques régionales. L’objectif n’est pas de supprimer des politiques ou des services mais de modifier la manière de travailler et d’évaluer le résultat des politiques publiques. Certains secteurs essentiels seront toutefois préservés afin de minimiser l’impact sur les citoyens, les associations et le secteur de la santé.
- Dégager des marges budgétaires permettant de prendre en charge de nouvelles politiques et répondre à des situations de crise.
- Assumer les engagements pris dans le cadre du Plan de relance. Le Gouvernement se donne jusqu’à la fin 2024 pour décider du devenir des projets du Plan avec, comme ligne de conduite, la poursuite du financement des projets économiquement porteurs pour la Wallonie et qui auront un impact positif sur les citoyens.
Autre grand engagement : aucune nouvelle taxe n’est programmée.
Économies structurelles
L’effort d’économies pour 2025 s’élève à 268 millions € soit le plus important au cours de ces dernières années. Celui-ci permettra notamment de financer les politiques nouvelles.
2022 : 150 millions € d’économies
2023 : 250 millions € d’économies
2024 : 100 millions € d’économies
2025 : 268 millions € d’économies
Contexte
Les travaux budgétaires ont dû tenir compte d’éléments impactants à savoir :
- le pic d’amortissement de la dette en 2025 qui s’élève à près de 1,4 milliard € (notamment dû à un emprunt important réalisé pendant la crise du Covid en 2020 et arrivant à échéance en 2025) ;
- le respect des engagements et des projets déjà entamés dans le cadre du Plan de relance ;
- le paiement des compensations fiscales promises aux communes et aux provinces dans le cadre du “Plan Marshall” ;
- le renflouement de la Société wallonne du Crédit social (SWCS) présentant un grave déséquilibre entre son passif et son actif ;
- l’accueil des réfugiés ukrainiens ;
- la crise de la fièvre catarrhale (maladie de la langue bleue) qui touchent les éleveurs.
Mesures décidées dans le cadre de l’ajustement 2024
- 160,7 millions € supplémentaires pour clore les années 2023 et 2024 au niveau de l’intervention régionale en faveur des communes et provinces en compensation de l’abandon des taxes locales sur l’industrie ;
- 63,7 millions € réinjectés dans la SWCS ;
- 17,5 millions € d’aides pour soutenir les éleveurs touchés par la maladie de la langue bleue.
Mesures d’économies pour le budget 2025
- Réduction de 6 millions € des budgets des cabinets et services des deux Gouvernements (Région wallonne et Fédération Wallonie-Bruxelles) ;
- Fin des remplacements automatiques des départs à la retraite dans la fonction publique régionale et non renouvellement de certains CDD ;
- Réduction de 15 millions € au niveau des aides économiques (rationalisation et soutien aux projets les plus impactants) ;
- Arrêt des mesures d’accompagnement (3,8 millions €) pour les entreprises actives dans le transport de marchandises par route (fin de la période transitoire suite à la mise en place de la taxe kilométrique en 2016) ;
- Diminution de 45 millions € du budget alloué annuellement à Wallonie Entreprendre pour l’octroi de crédits et les prises de participations ;
- Gel de l’indexation de l’enveloppe APE pour les pouvoirs locaux et le secteur marchand (le secteur non-marchand n’est pas concerné). Économie : 13,5 millions € ;
- Lutte plus efficace contre les abus sociaux dans le secteur des titres-services avec sanction des entreprises fautives. Cette mesure devrait rapporter 1 million € ;
- Diminution des coûts de fonctionnement de 5,5 millions € des opérateurs de l’emploi (CISP, MIRE, ALE et Maisons de l’Emploi) par la mutualisation de certaines dépenses et la création de synergies ;
- Réduction des subventions facultatives octroyées par l’AViQ à hauteur de 10 millions € (les subventions directement liées aux politiques de santé et de handicap ne sont pas concernées) ;
- Mise en place d’un moratoire sur le financement prévu pour le plan d’infrastructures des intercommunales de gestion des déchets (8 millions €) ;
- Renforcement des synergies entre acteurs du tourisme et du patrimoine et digitalisation et la simplification administrative appliquées à ces deux secteurs
Financement de politiques nouvelles
- 250 millions € dédiés au budget 2025 à la réduction des droits d’enregistrement à 3 % (la réforme sera autoportante dans 5 ans suite à la suppression du chèque-habitat à partir du 01/01/25).
- Nouveau plan d’investissement pour les ouvrages d’art : en complément du Plan Infrastructures et Mobilité pour tous, 184 millions € supplémentaires sont prévus de 2025 à 2029 dont 15 millions € en 2025.
- Doublement des budgets alloués au plan de prévention et de promotion de la santé de l’AVIQ (de 40 à 80 millions €). Objectif : anticiper les coûts liés aux soins de santé.
- Soutien financier pour la prise en charge des citoyens touchés par la crise des PFAS, via le Fonds de protection de l’Environnement ;
Maintien et/ou renforcement de politiques existantes
- Préservation de l’indexation des allocations familiales
- 7 millions € supplémentaires pour la rénovation des crèches
- Maintien du financement pour les structures d’accueil pour personnes fragilisées
- Maintien du financement pour l’accueil des réfugiés ukrainiens avec possible réajustement en fonction des nouveaux besoins
- Optimisation des services du TEC avec 45 millions € de plus par rapport à 2024
- Préservation des budgets alloués aux politiques en matière d’énergie et logement
- Octroi d’un budget complémentaire de 10 millions € à la SWCS
- Préservation des budgets alloués à la lutte contre le changement climatique
- Préservation des budgets alloués aux aéroports
- Maintien de l’indexation du Fonds des communes ; toutefois, la majoration supplémentaire de 1 % sera supprimée.
- Augmentation de la participation des provinces dans les zones de secours allégeant ainsi mécaniquement la “dotation pompiers” à charge des villes et communes.
- Maintien des aides aux communes pour établir leur Schéma de Développement Communal (définition de leurs centralités afin de limiter l’étalement urbain et réduire l’artificialisation des sols).
Plus de détails dans le communiqué de presse du Gouvernement wallon
Compte tenu des interactions entre les actions menées au niveau de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la présentation du budget régional s’est faite conjointement avec celle du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La conférence de presse peut être visionnée sur la page YouTube du Gouvernement wallon