Mardi, Human Rights Watch a adressé une lettre au nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, l’exhortant à donner la priorité aux droits humains lors de l’élaboration de ses politiques nationales et internationales.
Les élections législatives françaises de 2024 ont été marquées par une montée des discours racistes, xénophobes et discriminatoires, ainsi qu’une polarisation politique extrême. Selon un rapport publié par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), le racisme et l’intolérance envers les minorités augmentent pour la deuxième année consécutive en France. Par ailleurs, selon le rapport annuel d’activité 2023 du Défenseur des droits, 137 894 plaintes ont été reçues en 2023, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022. Ces plaintes portent principalement sur les droits des étrangers, la protection sociale, la sécurité et la justice, soulignant une « érosion du respect des droits fondamentaux ».
La lettre de HRW se concentrait sur la discrimination, l’intolérance, les droits des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, ainsi que sur la politique étrangère.
Premièrement, en ce qui concerne l’état de droit, il exhorte le gouvernement à cultiver un environnement politique et social qui défend l’état de droit et reconnaît son rôle vital. Il appelle également à la protection et à la promotion des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion. En outre, il exige la fin immédiate de la pratique consistant à dissoudre les organisations de la société civile par décret ministériel et souligne l’importance de garantir un processus transparent et non discriminatoire pour l’attribution et le retrait des subventions publiques.
Deuxièmement, en ce qui concerne l’atténuation de la discrimination et de l’intolérance, il exhorte le gouvernement à garantir des politiques antiracistes efficaces et à investir dans la collecte de données sur l’égalité fondées sur les droits de l’homme qui éclairent l’élaboration des politiques antiracistes.
Troisièmement, il exhorte le gouvernement à prendre plusieurs mesures pour protéger les droits des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, notamment en soutenant des programmes de réinstallation temporaire d’urgence en période d’arrivées accrues.
Quatrièmement, il exhorte le gouvernement à conditionner ses partenariats avec des gouvernements très abusifs à des progrès concrets dans le domaine des droits de l’homme dans le contexte de la politique étrangère.