Auteur : Kato Vandendooren (The Bottom Line)
Si, en tant que créancier, vous êtes confronté à un débiteur qui ne paie pas volontairement, des mesures peuvent être prises pour garantir votre créance.
L’une de ces mesures est la saisie par un tiers. Cela signifie que vous saisissez les créances de votre débiteur.
Autrement dit : vous placez une saisie-arrêt entre les mains du débiteur de votre débiteur (aussi appelé « saisi »). Cela concerne par exemple la banque (soldes de comptes ou titres), l’employeur (salaires), les clients (factures de ventes à payer) ou encore la société dont votre débiteur est administrateur et/ou actionnaire (jetons de présence, primes). ou dividendes).
La saisie s’effectue généralement au moyen d’un acte d’huissier. Dans certains cas, cela peut également se faire par lettre recommandée, notamment par l’administration fiscale.
Lorsqu’une saisie-arrêt est opérée entre tiers, le tiers-saisi est tenu de faire une déclaration de saisie-arrêt dans un délai de 15 jours après la signification de l’avis de saisie (ou après réception de la lettre recommandée).
L’importance de la déclaration du tiers-saisi
Cette déclaration doit être faite non seulement en temps opportun mais aussi avec précision.
Si le tiers-saisi ne le fait pas, il court le risque d’être condamné – avec le débiteur saisi – en tant que débiteur de la totalité du montant pour lequel la saisie a été réalisée (c’est-à-dire la créance du titulaire de la saisie ou la cause de la saisie-arrêt). la pièce jointe), bien que la valeur de ce qui a été saisi (comme les soldes des comptes) soit nettement inférieure.
Par exemple, si un créancier saisit un compte avec un solde de 50 000,00 EUR (c’est-à-dire l’objet de la saisie) pour recouvrer une créance de 1 000 000,00 EUR (c’est-à-dire la cause de la saisie), alors le tiers saisi peut être déclaré co- débiteur (et donc également redevable du paiement) pour 1 000 000,00 EUR.
Compte tenu de cette sanction sévère, il est important que le tiers-saisi sache exactement ce qui doit être indiqué dans la déclaration du tiers-saisi. Toutefois, le texte de la loi ne fournit que des indications limitées.
Exigences de contenu
En un arrêt du 11.01.2024 (AR C.23.0224.N), la Cour de cassation a jugé que « la déclaration contient fidèlement tous les éléments utiles à la détermination des droits des parties ». [moet] et notamment la confirmation par le tiers-saisi qu’il n’est pas ou plus débiteur du tiers-saisi.
Le tiers-saisi n’est pas tenu de mentionner dans sa déclaration « une relation contractuelle n’entraînant pas de dette du tiers-saisi envers le débiteur-saisi ».
La Cour de cassation a également jugé que les dispositions légales concernant le contenu de la déclaration du tiers-saisi ne peuvent pas être interprétées de manière extensive (c’est-à-dire largement) (mais donc restrictivement, c’est-à-dire restrictivement).
Mais même s’il n’y a pas de place pour une interprétation approfondie, il y a encore beaucoup de choses qui doivent être mentionnées dans la déclaration du tiers-saisi qui ne ressortent pas littéralement du texte de la loi.
Cas particulier : saisie entre les mains d’une entreprise
En plus des compensations habituelles (par exemple salaires, dividendes, primes, etc.), il convient de prêter attention à d’autres dettes moins évidentes envers le débiteur saisi. Par exemple, si une société (c’est-à-dire le tiers-saisi) est saisie de ce qu’elle doit au dirigeant (c’est-à-dire le débiteur saisi), les parts ou avantages en nature dont bénéficie effectivement le débiteur saisi doivent également être indiqués dans la déclaration de. tiers-saisi. Prenons par exemple la situation dans laquelle l’entreprise paie des loyers pour les biens immobiliers loués par le dirigeant, ou le directeur occupe gratuitement les biens immobiliers de l’entreprise.
Toute dette en compte courant du tiers-saisi envers le débiteur saisi doit également être mentionnée dans le relevé.
Également une déclaration si rien (plus) n’est dû
Comme l’a statué l’arrêt de cassation précité, le tiers-saisi ne doit pas mentionner dans sa déclaration une relation contractuelle qui n’entraîne pas de dette du tiers-saisi envers le tiers-saisi. Prenons par exemple un contrat de gestion tripartite dans lequel la société verse la rémunération des services fournis à une société de gestion plutôt que directement au débiteur rattaché.
Dans ce cas, si rien n’est dû et n’a jamais été dû au tiers-saisi lui-même, (uniquement) cela doit être indiqué dans la déclaration du tiers-saisi. Dans ce cas également, une (courte) déclaration de saisie-arrêt doit être effectuée en temps utile.
Si en revanche le tiers-saisi ne doit plus rien au moment de la saisie, mais avait auparavant une dette envers le débiteur saisi, une déclaration un peu plus détaillée doit être faite. La date et la nature du fait ayant entraîné le remboursement ou la cessation de la dette doivent également être indiquées. Dans ce cas, il ne suffit pas de simplement déclarer qu’il n’y a pas (ou plus) de dette envers le débiteur saisi.
Décision
Les obligations du tiers-saisi sont vastes et peuvent même parfois être assez complexes. Pour éviter que le tiers-saisi ne devienne co-débiteur d’un montant potentiellement très élevé, il est important que la déclaration soit rédigée dans les délais et avec soin et que toutes les informations pertinentes soient indiquées avec précision.
Bron : Conclusion