La Russie a opposé lundi son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies visant à protéger les civils au Soudan dans le contexte du conflit en cours dans le pays.
La résolution, qui aurait appelé les factions belligérantes à cesser les hostilités et à engager un dialogue de bonne foi, a été bloquée malgré le large soutien international en faveur de son adoption. Le projet de résolution répond aux préoccupations majeures liées à l’escalade de la crise humanitaire au Soudan, où d’intenses combats entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont entraîné des milliers de victimes civiles et des déplacements massifs.
La Russie a déclaré que sa décision d’opposer son veto à la résolution était fondée sur ses craintes que le projet soit déséquilibré et ne réponde pas de manière adéquate aux complexités du conflit soudanais. Les représentants russes ont fait valoir que la résolution pourrait saper les efforts visant à faciliter un dialogue plus large entre les parties concernées. Le Représentant permanent adjoint de la Russie, Dmitry A. Polyanskiy, a déclaré ce qui suit :
«Le principal problème du projet britannique est qu’il comprend mal qui est responsable de la protection des civils, du contrôle des frontières et du contrôle de sécurité dans le pays, qui doit décider d’inviter des forces étrangères au Soudan et avec qui l’ONU doit-elle intervenir. les fonctionnaires coopèrent pour résoudre les problèmes existants. Cela devrait être uniquement le gouvernement du Soudan […]. Notre pays continuera sans relâche à utiliser son veto pour empêcher que de tels événements ne se produisent pour nos frères africains.
Le veto a suscité les critiques des organisations de défense des droits de l’homme et des États membres qui considèrent la protection des civils comme la pierre angulaire du droit international. David Lammy, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni a déclaré que le veto de la Russie était une « honte » et :
«Cela montre une fois de plus au monde le véritable visage de la Russie. […]. Honte à [President Vladimir] Poutine pour avoir utilisé ses mercenaires pour propager le conflit et la violence à travers le continent africain, et honte à Poutine de prétendre être un partenaire du Sud tout en condamnant les Africains noirs à davantage de meurtres, de viols et de famine dans une guerre brutale.
Le principe de la protection des civils est une pierre angulaire du droit international humanitaire, ancré dans des instruments tels que les Conventions de Genève, qui exigent que les parties à un conflit prennent des mesures pour minimiser les dommages causés aux civils. Les partisans de la résolution ont noté que ses dispositions étaient conformes à ces obligations juridiques et visaient à fournir un cadre pour réduire les dommages causés par le conflit soudanais.
La situation au Soudan, qui persiste depuis des mois, a gravement touché la population civile et les infrastructures humanitaires du pays. Des millions de personnes ont été déplacées et l’accès à une aide essentielle reste limité en raison des hostilités en cours. Les organisations internationales continuent d’exprimer leur inquiétude face à l’escalade de la crise et aux risques posés aux populations vulnérables.