Le mois dernier, j’ai demandé si l’intelligence artificielle générative était la réponse au problème de l’accès à la justice. J’ai exprimé mon scepticisme, suggérant que le capitalisme l’emporte toujours sur les meilleures intentions. Bien sûr, l’IA générative pourrait élargir l’accès à la justice, mais son potentiel sera-t-il un jour pleinement exploité ?
Mais peut-être, juste peut-être, mon cynisme était-il déplacé. Et si l’IA générative en tant que passerelle d’accès à la justice n’était pas qu’une chimère ? Et si une réalisation partielle suffisait, pour nous permettre de réduire le fossé en matière d’accès à la justice, un chatbot à la fois ?
Cela semble certainement être une prémisse plausible : les chatbots à IA générative sont un moyen réalisable pour les tribunaux et les organisations d’aide juridique d’améliorer l’accès à la justice. En théorie, en tirant parti des capacités conversationnelles et réactives de GenAI, ces institutions peuvent surmonter les obstacles de longue date du système judiciaire.
Mais la théorie est une chose. Comment ça marche en pratique ? J’ai repéré quelques exemples et j’ai vite compris que ce pari high-tech pourrait être payant. Certains tribunaux et groupes d’aide juridique utilisent déjà ces outils au profit du public tout en réduisant les contraintes administratives en fournissant aux justiciables non représentés des informations juridiques et des conseils procéduraux sur demande.
Toujours pas convaincu ? Voir, c’est croire. Découvrez quelques exemples de chatbots génératifs basés sur l’IA disponibles sur les sites Web des tribunaux et des groupes d’intérêt public :
L’Aide juridique de Caroline du Nord propose l’assistant d’information juridique. Ce chatbot à IA générative, qui répond aux questions en anglais ou en espagnol, a été développé en partenariat avec LawDroid. Il aide les justiciables à obtenir des réponses à une série de questions juridiques. La Cour suprême du Nevada a récemment publié un chatbot génératif alimenté par l’IA. Il a été développé par CiviLaw.Tech pour la Cour suprême du Nevada et propose des conseils juridiques faciles à comprendre dans plusieurs langues, aidant les individus à comprendre leurs options et les étapes procédurales qu’ils doivent suivre. Aide aux locataires du Missouridéveloppé par Lemma Legal, est une ressource en ligne destinée aux locataires du Missouri qui recherchent une assistance juridique. Cet outil de sélection à l’admission aide à déterminer l’admissibilité à l’aide avant de parler avec le personnel du programme.
SANDI est un chatbot disponible sur le site Web du onzième circuit judiciaire de Floride. Il a été financé par une subvention fédérale du Institut national de justiceen collaboration avec le Centre national des tribunaux d’État (NCSC) et Solutions robotiques avancéesqui a développé cet assistant numérique alimenté par l’IA.
Le Law Center for Better Housing, l’Illinois Equal Justice Foundation et le Lawyers Trust Fund of Illinois ont travaillé ensemble pour déployer un chatbot IA, Illinois Intervention. Cet assistant virtuel aide les locataires de l’Illinois à rechercher de l’aide pour leurs problèmes de logement, en leur fournissant des informations et des ressources sur les droits au logement.
Ces exemples montrent comment les chatbots à IA générative commencent à réduire les obstacles auxquels sont confrontés les justiciables non représentés. Cela semble génial, mais pas si vite.
Si le potentiel de ces outils est indéniable, il est important de tempérer l’enthousiasme avec une bonne dose de réalisme. Les outils déployés jusqu’à présent sont prometteurs mais sont loin d’être complets. Ces efforts répondent à des besoins juridiques spécifiques, souvent restreints. Pour conserver son impact, une maintenance continue et une conception réfléchie seront nécessaires.
De plus, le succès de ces chatbots ne dépend pas seulement de la technologie elle-même. Derrière chaque mise en œuvre se cache une mosaïque de subventions, de partenariats et d’adhésions organisationnelles, ce qui signifie que l’intensification de ces efforts constitue un défi. Ces outils pourraient bien fonctionner dans des contextes localisés, mais leur application plus large reste incertaine, en particulier dans les juridictions où les ressources sont limitées ou où les priorités se situent ailleurs.
Néanmoins, ces étapes progressives sont importantes. Chaque chatbot en activité aujourd’hui est un cas de test, montrant ce qui est possible et les pièges qui subsistent.
Pour l’instant, les chatbots à IA générative ne révolutionnent pas l’accès à la justice, loin de là. Mais ils prouvent qu’il est possible de réaliser de petits progrès pratiques en matière d’accès à la justice et que la technologie peut faire partie de la solution. La question de savoir si ces efforts peuvent se transformer en un changement systémique plus large reste une question ouverte, qui nécessitera un engagement, un financement et une innovation soutenus pour y répondre.
Nicole Black est avocate à Rochester, New York et directrice des relations commerciales et communautaires chez MyCase, un logiciel Web de gestion de cabinets d’avocats. Elle blogue depuis 2005, écrit une chronique hebdomadaire pour le Daily Record depuis 2007, est l’auteur de Cloud Computing for Lawyers, co-auteur de Social Media for Lawyers: the Next Frontier et co-auteur de Criminal Law in New York. Elle est facilement distraite par le potentiel des gadgets technologiques brillants et brillants, ainsi que par la bonne nourriture et le bon vin. Vous pouvez la suivre sur Twitter à @nikiblack et elle est joignable à [email protected].