Les patients prenant des médicaments amaigrissants ont signalé des changements dans leurs habitudes de consommation d’alcool.
Des recherches récentes attirent l’attention sur la relation entre les médicaments anti-obésité et la réduction de la consommation d’alcool. Les résultats proviennent d’une étude menée dans le cadre d’un programme de télésanté de gestion du poids, dans lequel les participants ont commencé à prendre ces médicaments pour contrôler leur poids et ont signalé des changements dans leur consommation d’alcool. Les observations offrent une nouvelle perspective sur les influences comportementales des médicaments principalement conçus pour perdre du poids et offrent la possibilité de les utiliser de manière non conforme pour gérer la consommation de substances.
L’étude a analysé les données des personnes inscrites au programme de télésanté WeightWatchers, en se concentrant sur celles qui ont commencé à prendre des médicaments amaigrissants entre début 2022 et fin 2023. Pour garantir des résultats cohérents, les participants devaient renouveler leurs ordonnances pendant la période d’étude. L’analyse a exclu les personnes ayant déjà pris des médicaments ou subi une chirurgie bariatrique, compte tenu de leurs profils différents concernant les risques de consommation d’alcool de ce groupe.
Les participants se sont vu prescrire l’un des nombreux médicaments anti-obésité, notamment des agonistes des récepteurs du peptide-1 de type glucagon de première et deuxième génération (AR GLP-1), de la metformine ou des associations bupropion/naltrexone. Ces médicaments étaient déjà reconnus pour favoriser la perte de poids, mais de nouvelles preuves suggèrent qu’ils pourraient également avoir un impact sur les comportements liés à l’alcool. Les RA GLP-1, par exemple, semblent influencer les voies de récompense du cerveau, diminuant potentiellement les envies d’alcool et réduisant les effets renforçants de la consommation de boissons alcoolisées.
Au départ, plus de la moitié des participants à l’étude ont déclaré consommer régulièrement de l’alcool. Après le début du traitement, près de la moitié de ces personnes ont réduit leur consommation d’alcool, tandis qu’un pourcentage plus faible a augmenté leur consommation. Les résultats ont révélé que les participants présentant des classes d’obésité plus élevées et une plus grande consommation d’alcool de base étaient plus susceptibles de signaler des réductions significatives de leurs habitudes de consommation d’alcool. Les personnes à qui on a prescrit des AR GLP-1 de deuxième génération représentaient également une partie importante de la cohorte, ce qui suggère que ces nouveaux médicaments pourraient être particulièrement prometteurs pour influencer les comportements liés à l’alcool.
Parmi les médicaments étudiés, les associations bupropion/naltrexone ont initialement montré une corrélation plus forte avec une réduction de la consommation d’alcool par rapport à la metformine. Cependant, après avoir pris en compte la perte de poids réalisée par les participants, cette relation a perdu sa signification statistique. Ce résultat suggère que les réductions de la consommation d’alcool pourraient non seulement résulter des effets pharmacologiques de médicaments amaigrissants spécifiques, mais pourraient également refléter des changements plus larges dans le mode de vie associés aux efforts de perte de poids. Les participants peuvent avoir adopté des habitudes plus saines, comme limiter leur consommation d’alcool pour réduire leur consommation de calories et améliorer leur bien-être général.
L’étude a également souligné l’importance des facteurs comportementaux et environnementaux dans l’élaboration des résultats. Les participants engagés dans des programmes structurés de gestion du poids bénéficient souvent de conseils et d’éducation qui les encouragent à repenser leur relation avec la nourriture, l’alcool et d’autres comportements. Ces interventions, associées aux changements physiologiques induits par les AOM, ont probablement contribué aux tendances observées en matière de réduction de la consommation d’alcool.
En moyenne, les participants ont connu une perte de poids significative au cours de la période d’étude, perdant environ 12,7 % de leur poids corporel initial. Cela met en évidence l’efficacité des médicaments anti-obésité dans le cadre d’une approche globale de gestion de l’obésité. Bien que l’objectif principal de ces médicaments reste la perte de poids, les avantages supplémentaires, tels que l’amélioration potentielle des habitudes de consommation d’alcool, sont remarquables.
Les découvertes de l’équipe ouvrent la porte à une exploration plus approfondie de la façon dont les médicaments ciblant les voies métaboliques et comportementales peuvent avoir des effets de grande envergure. De futures études pourraient approfondir ces travaux en examinant si les réductions observées de la consommation d’alcool persistent à long terme ou si elles varient selon les différentes populations.
Sources :
Près de la moitié des participants à la perte de poids ont réduit leur consommation d’alcool après avoir commencé un traitement anti-obésité
Consommation d’alcool et traitement médicamenteux contre l’obésité