Auteur : Bernard Thuysbaert (Deminor)
Bruxelles, le 2 décembre 2024 – Même si les PME font aujourd’hui preuve de résilience dans des conditions économiques difficiles, de nombreux défis demeurent. Un défi important est celui de la succession : moins de la moitié des entreprises familiales disposent d’un plan structuré pour assurer leur continuité. Cela ressort clairement d’une étude menée par Deminor NXT, réalisée en collaboration avec la KU Leuven. Les PME belges sont dynamiques et ancrées localement, mais souffrent en même temps d’une gestion insuffisamment structurée, ce qui met sous pression leur viabilité à long terme.
Les PME, résilientes mais mal préparées pour l’avenir
Seules 47 % des PME familiales disposent d’un plan de succession structuré. Ce pourcentage tombe à 26% pour les entreprises ayant effectivement désigné un successeur. Cela témoigne d’un manque de préparation, car les transitions au niveau de la direction et de la propriété peuvent compromettre la continuité de l’entreprise familiale et conduire à des conflits internes. Ce problème est particulièrement pressant dans les entreprises familiales, dont seulement 15 % continuent d’exister au sein de la famille après la troisième génération.
« En 2024, les PME belges présentent un tableau mitigé : elles sont actives et en croissance, mais manquent de gouvernance formalisée, notamment en ce qui concerne le transfert de leadership. Pour protéger leur avenir, ils doivent mieux structurer leur actionnariat et élaborer des plans de succession clairs », souligne Bernard Thuysbaert, PDG de Deminor NXT et expert en gouvernance d’entreprise.
La diversité limitée parmi les actionnaires entrave des décisions mûrement réfléchies
L’étude donne également un aperçu de la composition des actions des PME en général. 60% des entreprises belges sont encore contrôlées par des actionnaires dirigeants, directement impliqués dans la gestion quotidienne. Cela favorise une prise de décision rapide, mais comporte le risque d’une direction trop intuitive, limitant les points de vue et manquant d’une perspective externe critique. Par ailleurs, 18 % des dirigeants admettent gérer leur entreprise sans budget annuel ni plan à plus long terme. Cela souligne l’importance de la contribution externe via un conseil d’administration ou un conseil consultatif composé d’experts externes. Toutefois, ce n’est le cas que pour moins de 30 % des PME.
Les structures de gouvernance restent vulnérables
Le profil des PME belges en 2024 révèle encore une autre faiblesse : le manque de formalisation et de professionnalisation des structures et des opérations internes. Moins de la moitié des entreprises familiales (44 %) disposent d’un conseil de famille ou d’une charte familiale qui régit les relations entre les actionnaires et entre l’entreprise et la famille. Au total, seules 52 % des entreprises disposent d’un pacte d’actionnaires formel, qui fixe les règles de coopération et garantit une gouvernance claire et transparente.
L’introduction de mécanismes tels que le statut de famille, les pactes d’actionnaires et un plan de succession bien défini sont essentiels pour sauvegarder l’avenir des PME belges et leur contribution continue au mix économique du pays.
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Bron : Deminor