Auteurs : Frédéric Rosiers et Geert de Hoon (Forum Advocaten)
Les clauses de confidentialité apparaissent dans toutes sortes de contrats (ex : règlements, accords de coopération commerciale, etc.) et donnent souvent lieu à des débats : ce qui est considéré comme confidentiel, quelle est la durée de cet engagement, existe-t-il une sanction liée à la violation de la confidentialité, etc. Dans ce blog, nous vous proposons quelques trucs et astuces pour rendre votre clause de confidentialité aussi utile que possible.
But
Une clause de confidentialité vise à interdire à une ou plusieurs parties à un accord de partager certaines informations avec des tiers. Il s’agit souvent de secrets commerciaux ou d’informations sensibles que les gens préféreraient ne pas rendre publiques.
Par exemple, un développeur de projet souhaitera inclure une clause de confidentialité dans un règlement avec des résidents locaux qui contestent ses permis, afin que les tiers ne sachent pas quelles concessions il a faites en échange de la renonciation aux procédures d’appel que les résidents locaux ont engagées contre. son projet envisagé.
Pour le protection des secrets commerciaux les clauses et accords de confidentialité (appelés accords de non-divulgation ou NDA) sont également devenus cruciaux. Afin de pouvoir compter sur la protection juridique des secrets d’affaires, il est conseillé que vous puissiez démontrer que vous avez pris des mesures pour protéger vos secrets d’affaires. Inclure une clause de confidentialité dans vos contrats peut être une telle mesure.
Les clauses de confidentialité peuvent également être utiles dans le cadre du traitement de données personnelles.
De telles clauses de confidentialité seront souvent principalement destinées au bénéfice d’une partie. Néanmoins, les clauses de confidentialité peuvent être unilatérales ou réciproques. Dans ce dernier cas, chacune des parties pourra invoquer tout manquement à la clause de confidentialité par l’autre partie.
Portée
Il est bien entendu très important de définir clairement ce qui est considéré comme une information confidentielle. On peut choisir de décrire les informations confidentielles de manière très détaillée (par exemple lorsque l’on souhaite protéger des secrets commerciaux spécifiques) ou en termes plus abstraits (lorsque l’on souhaite inclure une plus grande quantité d’informations dans le champ d’application de la clause).
En outre, une liste non exhaustive de sujets considérés comme confidentiels sera utilisée, ou les informations ne seront considérées comme confidentielles que si cela est expressément indiqué sur le document en question ou lors de leur communication.
Les parties voudront aussi souvent inclure des exceptions. Il s’agit d’informations que les parties considèrent expressément comme non confidentielles (par exemple, des informations qui étaient connues de l’une des parties avant la conclusion du contrat ou des informations qui sont de notoriété publique).
Travailler avec des exceptions peut également être utile dans le contexte de la charge de la preuve. Les parties peuvent par exemple stipuler que celle qui invoque un cas exceptionnel doit en apporter la preuve.
En outre, il peut être utile d’indiquer à quoi peuvent servir les informations confidentielles et comment elles peuvent être traitées (par exemple interdiction de sauvegarder ces informations sur votre propre ordinateur portable).
Droits de propriété sur les informations confidentielles
Selon les cas, il peut être opportun d’indiquer à quelle partie appartient les informations confidentielles. Il peut également être précisé que toute copie des informations confidentielles doit être remise au propriétaire des informations confidentielles lors de la résiliation du contrat ou détruite à première demande.
Durée
Il est également important de bien réfléchir à la portée temporelle de la clause de confidentialité. Dans le cadre d’une collaboration, par exemple, il sera important de permettre à la confidentialité de perdurer pendant un certain temps, non seulement pendant mais aussi après la collaboration.
Une distinction peut éventuellement être opérée selon les circonstances ayant conduit à la rupture de la collaboration (exécution du contrat, dissolution, nullité, résiliation, etc.).
Si la clause de confidentialité perdure également après la résiliation du contrat, on parle d’obligation postcontractuelle. Ces obligations ne sont en principe pas affectées par la résiliation du contrat et continueront donc à produire leurs effets pendant la durée convenue par les parties ou, à défaut, pendant une durée raisonnable.
Veuillez noter que si la clause de confidentialité ne précise pas combien de temps cette clause continuera à avoir effet, les obligations au titre de cette clause seront d’une durée indéterminée. Cela signifie qu’ils peuvent être annulés à tout moment sous réserve d’un préavis raisonnable. Il est donc souvent opportun de limiter la clause de confidentialité à une durée déterminée.
Sanction
Enfin, les parties peuvent également prévoir une sanction en cas de violation de la clause de confidentialité. Dans ce cas, une indemnité forfaitaire sera généralement incluse, qui déterminera l’indemnisation due en cas de violation de la clause de confidentialité. Une telle sanction présente l’avantage que la personne lésée n’aura pas à prouver concrètement son préjudice (mais avec la possibilité de réclamer une indemnisation plus élevée si le préjudice réel est supérieur au montant forfaitaire). Il faut cependant en tenir compte législation sur les dommages et intérêts.
Source : Forum des avocats