La Chine a annoncé samedi des contre-mesures contre deux organisations canadiennes et 20 individus affiliés. Cette décision, publiée dans un communiqué publié sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, est enracinée dans ce que la Chine considère comme une ingérence étrangère injustifiée dans ses affaires intérieures, notamment en ce qui concerne la défense des droits de l’homme concernant le bilan de la Chine en matière de droits de l’homme à l’égard des Ouïghours et des Tibétains.
Les cibles de ces nouvelles sanctions sont le Uyghur Rights Advocacy Project (URAP) et le Comité Canada Tibet. Parmi les personnes concernées figurent des personnalités clés de l’URAP, notamment le directeur exécutif Mehmet Tohti, la directrice des politiques et du plaidoyer Jasmine Kainth, et plusieurs conseillers juridiques tels que David Matas et Sarah Teich.
La décision de la Chine fait suite aux sanctions imposées par le Canada le 9 décembre 2024 en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, ciblant les responsables chinois pour des violations présumées des droits de la personne.
En réponse aux actions de la Chine, Mehmet Tohti a déclaré : « Nous acceptons les sanctions comme un signe d’honneur. Ils ne nous dissuadent pas mais renforcent plutôt notre détermination. Cela confirme que nous sommes sur la bonne voie. Tohti a souligné le dévouement continu de l’URAP à sa mission de plaidoyer, visant à maintenir l’attention internationale sur la situation en Chine. Pendant ce temps, le Comité Canada Tibet a déclaré : «Cette décision renforce en fait notre détermination à continuer sur cette voie et à continuer de plaider en faveur de politiques qui apportent une solution juste et équitable à la dure occupation et à la répression actuellement en cours au Tibet.
La Chine peut imposer des mesures de représailles aux individus, aux organisations ou aux pays qui appliquent des sanctions contre des entités chinoises, comme cela a déjà été fait aux États-Unis, en vertu de l’art.articles 3, 4, 5, 6, 9 et 15 de sa loi anti-sanctions étrangères.
Sarah Teich, co-fondateur et président du Human Rights Action Group et Le conseiller juridique du Uyghur Rights Advocacy Project s’est entretenu avec JURIST, commentant :
Il s’agit d’une évolution classique du modèle autoritaire consistant à sanctionner les organisations à but non lucratif en réponse aux sanctions imposées par le Canada aux contrevenants flagrants aux droits de la personne. Il n’y a évidemment aucune équivalence ni aucune justification à ces contre-mesures imposées par le régime de la RPC, et les conséquences sur ceux qui ont des membres de leur famille en RPC pourraient être graves et devraient être condamnées par le gouvernement canadien à chaque occasion et dans les termes les plus fermes possibles. .
Ces sanctions ne nous dissuadent pas de notre travail – au contraire, elles nous inciteront à avancer car elles indiquent que notre travail a un impact.