Amnesty International a appelé le gouvernement chinois à libérer les avocats spécialisés en droits humains Xu Zhiyong et Ding Jiaxi, qui ont été emprisonnés pour subversion alors qu’ils participaient à un rassemblement social le 26 décembre 2019.
Dans sa déclaration, Amnesty International a décrit leur traitement comme emblématique de la répression brutale exercée par les autorités chinoises contre la société civile, soulignant en outre que Xu et Ding, ainsi que plusieurs autres militants, ont été soumis à des détentions arbitraires, à la torture et à des procès inéquitables. Le groupe a noté que leurs procès étaient fermés au public, soulevant des inquiétudes quant à la transparence et à la justice.
Le groupe a en outre souligné que la répression avait commencé peu après le rassemblement de Xiamen, au cours duquel les autorités avaient fait disparaître de force plusieurs participants. Les personnes arrêtées étaient placées sous « surveillance résidentielle dans un lieu désigné », une pratique qui augmente le risque de torture et de mauvais traitements.
Les autorités chinoises ont arrêté Ding et plusieurs autres personnes le 26 décembre 2019 alors qu’ils discutaient des perspectives futures de réformes démocratiques et de défense des droits humains en Chine. À la suite de leur arrestation, ils ont été détenus au secret et privés de l’accès à un avocat pendant plus de 315 jours. L’épouse de Ding, Luo Shengchun, a également déclaré que Ding avait été victime de disparition forcée et de torture alors qu’il était détenu par les autorités. Cinq ans après leur arrestation, Xu Zhiyong a été condamné à 14 ans de prison, tandis que Ding Jiaxi a été condamné à 12 ans de prison pour « subversion du pouvoir de l’État ». Amnesty International considère les deux hommes comme des prisonniers d’opinion et a exhorté la communauté internationale à faire pression sur la Chine pour qu’elle soit libérée.
Le Uyghur Human Rights Project a décrit les arrestations de 2019 comme une « répression 709 2.0 ». La première mesure de répression faisait référence aux arrestations massives par le gouvernement de plus de 300 avocats spécialisés dans les droits de l’homme le 9 juillet 2015, en abusant de ses dispositions sur la subversion. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont également condamné les arrestations de 2019, les qualifiant de « répression systémique contre les avocats et les défenseurs des droits humains depuis la soi-disant « répression 709 » de l’été 2015 ».
Selon le groupe, la répression de la dissidence en Chine s’est intensifiée ces dernières années, avec une augmentation marquée du recours aux lois liées à la sécurité nationale pour réprimer l’activisme. Cela inclut de vagues accusations telles que subversion du pouvoir de l’État et incitation à la subversion, qui ont été portées contre divers militants, journalistes et citoyens ordinaires.
Les appels à la responsabilisation se sont également intensifiés au niveau international, divers groupes et responsables de l’ONU exhortant la Chine à respecter ses obligations en matière de droits de l’homme. Toutefois, les actions concrètes visant à soutenir les personnes injustement détenues restent limitées.