La Cour suprême de l’Inde a adressé un avis au Conseil du barreau indien (BCI) demandant une réponse concernant la requête contre la circulaire du BCI publiée en septembre 2024.
Ces circulaires obligent les étudiants en droit à se soumettre à une vérification de leurs antécédents criminels et à soumettre des déclarations sur leurs engagements académiques et professionnels.
La magistrature, composée des juges Vikram Nath et Sandeep Mehta, a demandé la réponse du BCI dans un délai de six semaines.
Les requêtes ont été déposées par deux étudiants en droit de dernière année : Prakruthi Jain de l’Université de droit NALSAR, Hyderabad, et Keyur Akkiraju de la Symbiosis Law School.
Exigences clés des circulaires
En vertu des nouvelles directives, les étudiants en droit doivent divulguer toute affaire pénale en cours ou antérieure, les détails de leur inscription simultanée à d’autres programmes universitaires et leur statut d’emploi pendant le programme LLB.
Le respect de ces exigences est devenu obligatoire pour l’obtention des notes finales et des diplômes.
La BCI a également demandé aux facultés de droit d’installer des systèmes de présence biométrique et des caméras de surveillance dans les salles de classe et dans d’autres zones importantes du campus. La circulaire précise que les images captées par les caméras doivent être conservées pendant au moins un an.
Préoccupations soulevées par les pétitionnaires
Les pétitionnaires soutiennent que les circulaires portent atteinte à plusieurs droits fondamentaux garantis par la Constitution indienne.
Ils affirment que ces mesures violent le droit à l’égalité (article 14), la liberté d’expression (article 19(1)(a)), la liberté d’exercer toute profession (article 19(1)(g)) et le droit de vie privée (article 21).
Les étudiants affirment que les réglementations de la BCI imposent des restrictions injustifiées sans fondement juridique ou rationnel solide. Ils soutiennent en outre que la surveillance obligatoire au moyen de caméras de vidéosurveillance pourrait conduire à une atmosphère d’autocensure parmi les étudiants et les professeurs, étouffant ainsi la liberté d’expression dans les espaces universitaires.
Lettre ouverte à la BCI
Les critiques s’étaient fermement opposées aux directives du Bar Council of India (BCI), les qualifiant d’arbitraires, d’inconstitutionnelles et de peu pratiques dans une lettre ouverte. Ils ont souligné le manque de clarté des mesures et critiqué l’absence de soutien judiciaire à ces règles.
La lettre affirmait que les étudiants en droit étaient injustement pointés du doigt, avec des exigences telles que la déclaration d’affaires pénales et les FIR en cours violant leurs droits fondamentaux.
Des inquiétudes concernant les violations de la vie privée à travers les systèmes de présence biométrique et la surveillance CCTV ont également été soulevées, citant l’arrêt Puttaswamy de la Cour suprême sur le droit à la vie privée. Les critiques ont qualifié ces mesures d’excessives et ont mis en garde contre une éventuelle utilisation abusive de données sensibles.
En outre, le refus de diplômes aux étudiants travaillant à temps partiel non déclaré était considéré comme pénalisant les étudiants économiquement défavorisés. La lettre exhortait le BCI à donner la priorité à l’amélioration des normes de formation juridique plutôt qu’à l’imposition de réglementations invasives et disproportionnées.