Le ministre de l’Intérieur du Kosovo a annoncé mercredi la fermeture des institutions parallèles utilisées par la minorité ethnique serbe du pays, une décision qui a été condamnée par l’Union européenne.
Le ministre de l’Intérieur du Kosovo, Xelal Svecla, a déclaré : «[T]L’ère des municipalités et des institutions parallèles et criminelles de Serbie dans la République du Kosovo” est terminée, avec la fermeture de 28 bureaux parallèles dans les municipalités de Lipjan, Obiliq, Prishtina, Fushë Kosovë, Vushtrri, Novobërde, Kamenica, Viti, Rahovec et Skënderaj. .
L’Agence extérieure de l’Union européenne a affirmé que « les récentes actions du Kosovo contre les structures soutenues par la Serbie et la fermeture de celles-ci… vont à l’encontre de ses obligations envers l’Union européenne dans le cadre du processus de normalisation ». L’agence extérieure de l’UE a en outre commenté que « le statut des structures soutenues par la Serbie devrait être résolu grâce au dialogue facilité par l’UE » et que, même si l’UE avait prévu de « lever progressivement les mesures vis-à-vis du Kosovo en parallèle avec de nouvelles mesures du Kosovo pour apaiser les tensions dans le nord », la fermeture des institutions parallèles n’était pas « propice à cet objectif ».
Les institutions parallèles sont deux institutions qui poursuivent le même objectif mais sont accessibles à des personnes différentes. Au Kosovo, il existe, entre autres institutions, des écoles, des tribunaux et des bureaux d’État parallèles qui servent de manière indépendante les Albanais du Kosovo et les Serbes du Kosovo. Cependant, les institutions parallèles n’ont pas réussi unilatéralement à réduire les tensions entre Serbes et Albanais au Kosovo. En 2003, l’ONU rapportait que « de nombreux problèmes surgissent » du fait des institutions parallèles :
En droit pénal, le problème le plus grave est le risque de double incrimination. En droit civil, la validité des décisions prises par des tribunaux parallèles, par exemple en cas de divorce, de paiement d’une pension alimentaire ou de litige successoral, reste à déterminer. Les enfants kosovars ne reçoivent pas la même éducation car il existe deux systèmes scolaires avec des programmes différents. Des personnes conduisant avec un permis délivré par les autorités serbes ont été arrêtées et condamnées pour possession de faux documents.
Les institutions parallèles restent un point de tension entre la Serbie et le Kosovo depuis la publication du rapport. L’UE a cherché à apaiser les tensions entre le Kosovo et la Serbie grâce à l’accord de Bruxelles de 2013, qui visait à intégrer les institutions serbes dans le cadre juridique du Kosovo tout en accordant l’autonomie aux municipalités à majorité serbe. La mise en œuvre a été inégale et de nombreuses institutions parallèles serbes fonctionnent toujours, notamment dans le nord du Kosovo. Aujourd’hui, les Albanais du Kosovo opèrent en grande partie sous les institutions de la République du Kosovo, tandis que de nombreux Serbes, notamment dans le nord, s’appuient sur des structures soutenues par les Serbes.
En 2023, le Kosovo et la Serbie ont accepté des procédures de normalisation guidées par l’UE, mais l’accord n’a pas encore réussi à apaiser les tensions entre les pays.