Human Rights Watch (HRW) a appelé le nouveau gouvernement libanais à adopter un programme axé sur les droits de l’homme qui favorise jeudi l’état de droit, la transparence et la responsabilité. L’organisation a exhorté le gouvernement à mettre en œuvre des réformes juridiques dans divers secteurs à répondre aux besoins de la population et à construire un avenir meilleur pour le pays.
Dans une lettre au Premier ministre nouvellement nommé Nawaf Salam, HRW a fourni dix recommandations pour guider le gouvernement libanais pour relever les défis du pays. Ces recommandations abordent plusieurs domaines, notamment la responsabilité, l’indépendance judiciaire, le secteur socio-économique, la liberté d’expression et les droits de l’homme.
HRW a exhorté le gouvernement à adopter de nouvelles lois qui améliorent l’indépendance judiciaire et mettent fin à l’ingérence politique dans les enquêtes judiciaires, qui, selon l’organisation, ont créé une culture d’impunité et une diminution de la confiance du public dans le système judiciaire. À cette fin, HRW a appelé le gouvernement libanais à réformer l’article 751 du Code des procédures civiles, article 52 du Code de procédure pénale pour s’aligner sur les normes internationales sur l’indépendance judiciaire qui sont décrites dans la Commission européenne pour la démocratie par le biais de recommandations du droit pour Liban et les principes de base des Nations Unies sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.
De même, HRW a souligné les obstacles politiques précédents qui ont entravé l’enquête officielle sur l’explosion de Beyrouth 2020. L’organisation a déclaré que le gouvernement actuel devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à l’enquête de procéder, notamment en supprimant l’immunité des fonctionnaires. En outre, HRW a recommandé la ratification du statut de Rome pour permettre à la Cour pénale internationale d’enquêter sur les crimes de guerre qui se sont produits sur le territoire libanais depuis octobre 2023.
HRW a également souligné le besoin urgent pour le gouvernement de répondre à la crise économique en cours qui a accru la pauvreté des gens et améliorer la performance des administrations publiques. À cette fin, l’organisation des droits a appelé le gouvernement à mettre en œuvre des mesures qui améliorent la gouvernance et à établir des institutions publiques transparentes et sans corruption qui fonctionnent efficacement.
Enfin, HRW a exhorté le gouvernement entrant à adopter une série de mesures pour améliorer la situation des droits de l’homme au Liban, en particulier concernant les droits des réfugiés, la liberté d’expression et les droits des femmes. L’organisation a affirmé que le gouvernement libanais devrait améliorer son traitement des réfugiés syriens et palestiniens en interrompant les retours forcés et en examinant les lois nationales qui empêchent les réfugiés de travailler dans certaines professions. HRW a également appelé à aligner les lois sur la diffamation pénale du pays avec le commentaire général du Comité des droits de l’homme des Nations Unies sur l’article 19 de l’Alliance internationale sur les droits civils et politiques (PICPR). En outre, l’organisation a exhorté le gouvernement à réformer les lois discriminatoires contre les femmes liées au mariage, au divorce, à la nationalité et à la liberté de mouvement, ainsi qu’à adopter une législation qui protège les femmes contre les abus.
Après l’élection du président Joseph Aoun le 9 janvier 2025, le Parlement du Liban a nommé Nawaf Salam en tant que Premier ministre. Il est chargé de former un gouvernement qui doit recevoir un vote de confiance du Parlement au fonctionnement. Le nouveau gouvernement libanais sera confronté à plusieurs problèmes urgents, notamment la crise des réfugiés et la crise économique qui a tourmenté le pays depuis 2019, privant les citoyens libanais de droits fondamentaux tels que les soins de santé, l’accès à l’électricité et la sécurité des revenus.