Amnesty International a dénoncé jeudi les arrestations accrues des autorités tunisiennes des personnes LGBTI. L’organisation a indiqué qu’au moins 84 personnes, principalement des hommes gais et des femmes transgenres, ont été arrêtées depuis septembre 2024.
La vague d’arrestations a commencé après une campagne en ligne homophobe et transphobe a gagné du terrain. De nombreuses personnes impliquées dans la campagne étaient des partisans du président tunisien Kais. Le président a déclaré a historiquement soutenu la criminalisation de l’homosexualité.
La majorité des arrestations étaient basées sur l’article 230 du code pénal de la Tunisie, qui criminalise «la sodomie et le lensbianisme». De plus, l’article 226 du Code pénal interdit les actes qui sont «contre la bonne morale ou la moralité publique». Les autorités tunisiennes ont jugé des manifestations d’identité de genre non conformée pour relever ces dispositions.
Les quittent ont été soumis à des mauvais traitements en détention. Les hommes accusés de participer à des relations homosexuelles doivent subir des examens anaux pour tester des preuves de pénétration. Amnesty International considère ces examens forcés comme une forme de torture. Selon la Convention des Nations Unies contre la torture, la «torture» signifie tout acte officiel par lequel une douleur ou une souffrance intense, physique ou mentale, est intentionnellement infligée à une personne pour obtenir des informations de lui ou pour une raison fondée sur la discrimination.
Amnesty International a rapporté que les militants LGBTI ont également été arrêtés en Tunisie. Mira Ben Salah, qui fait partie du groupe activiste LGBTI DAMJ Association pour la justice et l’égalité, a déclaré qu’elle avait été harcelée à plusieurs reprises par les autorités en raison de son travail. Ben Salah a déposé des plaintes auprès du procureur de la Cour de première instance du pays, mais a déclaré à Amnesty International que l’enquête n’avait pas progressé.
Amnesty International a systématiquement surveillé la situation des droits de l’homme en Tunisie. Le secrétaire général de l’organisation a signalé un recul alarmant des protections des droits de l’homme après une visite en Tunisie en juillet 2024. Amnesty International appelle désormais les autorités tunisiennes à libérer immédiatement les personnes LGBTI arrêtées.
Même s’il n’y a pas de conventions internationales en vue d’éliminer la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et le sexe, l’ONU considère l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme comme source d’obligations étatiques de respecter les droits humains des personnes LGBTI.
De même en janvier 2024, Human Rights Watch a appelé Meta à protéger les personnes LGBTQ + en empêchant les forces de sécurité des pays du Moyen-Orient, y compris la Tunisie, d’utiliser leurs données pour poursuivre les minorités sexuelles.