Auteur: Valerie Devos (Deloitte)
Dans le cadre de la présentation du budget 2024, le gouvernement a présenté sa réforme de l’emploi flexible, dans le but, entre autres, de lutter contre la pénurie de talents. Vous trouverez ci-dessous un résumé du système et des changements que le gouvernement envisage d’apporter.
Que sont les emplois flexibles ?
Les flexi-jobs sont un modèle d’emploi innovant dans lequel les employeurs emploient des travailleurs flexibles dans le cadre de contrats très flexibles, notamment pour des tâches et des projets spécifiques. Ce nouveau modèle offre un nouveau regard sur le marché du travail traditionnel et a gagné en popularité ces dernières années.
Avantages pour les employeurs et les salariés Le salaire des travailleurs flexi (flexi-wage) était initialement limité à 11,81 € de l’heure (ou 15,39 € dans le secteur de la santé). Cette restriction sera levée en 2024 et sera alignée sur les tarifs sectoriels, à l’exception de la restauration collective. Autre avantage notable, le salaire flexi, y compris les indemnités de congés flexi, n’est pas imposé (même si un plafond s’appliquera à partir de 2024), ni soumis aux cotisations personnelles de sécurité sociale. En d’autres termes, le salaire brut correspond pratiquement au salaire net, à condition que le plafond soit atteint en 2024. De plus, les travailleurs flexibles bénéficient des mêmes droits sociaux que les salariés réguliers, notamment l’accès aux allocations de chômage et aux retraites. L’employeur ne paie pas non plus de cotisations patronales normales, mais seulement une cotisation patronale de 25 % (28 % à partir de 2024). De plus, les salaires des travailleurs flexibles sont déductibles d’impôt, ce qui réduit encore les coûts pour les employeurs. Élargissement du champ d’application
Seuls les secteurs autorisés peuvent utiliser les flexi-jobs. Bien qu’initialement limité à des secteurs spécifiques, le gouvernement envisage d’étendre le champ d’application à 12 nouveaux domaines :
Secteurs dans lesquels les emplois flexibles sont déjà autorisés
Nouveaux secteurs
Boulangeries industrielles et artisanales, pâtisseries artisanales (*uniquement pour les chocolatiers) Commerces alimentaires Détaillants indépendants Moyennes entreprises alimentaires Sports Hôtellerie Cinémas Divertissement Grandes entreprises de vente au détail Grands magasins Coiffure et esthétique Travail temporaire Santé et services Transports et bus Garderie d’enfants Éducation Sports et culture (public) Pompes funèbres Événementiel Industrie automobile (garages) Agriculture et horticulture Auto-écoles et centres de formation Immobilier Déménagements Secteur alimentaire
Qui peut faire un flexi-job ?
Le système flexi-job est accessible à un groupe limité de salariés, y compris ceux qui ont travaillé au moins 4/5 de leur temps au cours du trimestre précédent. Les retraités de moins de 65 ans peuvent également exercer un flexi-job, « Pré-retraités » à condition de respecter un plafond annuel. Attention, l’embauche d’un flexi-salarié nécessite le respect d’une procédure spécifique pour respecter les règles et éviter les abus.
Mesures contre les abus
Pour éviter les abus du système, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures. Par exemple, les salariés qui travaillent au moins 4/5 ne pourront pas travailler en tant que flexi-salariés au sein de toutes les entreprises du même employeur. Il y aura également un délai de carence pour les salariés qui réduisent leur temps de travail aux 4/5èmes. En outre, les secteurs auraient la possibilité de réglementer ou d’interdire le recours aux emplois flexibles par le biais d’accords sectoriels (conventions collectives).
Conclusion
Les réformes ne sont pas encore officiellement entrées en vigueur, mais elles jettent déjà un nouvel éclairage sur le futur marché du travail en Belgique. Nous continuerons de suivre de près les développements et sommes prêts à répondre à toutes vos questions et à vous aider à tirer le meilleur parti de cette solution de main-d’œuvre flexible et rentable.
Bron: Deloitte