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Les résultats de la 3e phase du programme BMH-Wal (Biomonitoring Humain Wallon), dédiée aux adultes de 40 à 59 ans, ont été publiés. Cette étude vise à mieux connaitre l’exposition de la population wallonne aux substances chimiques et aux polluants présents dans l’environnement, l’eau, l’alimentation, les produits de la vie quotidienne… Ces données révèlent la présence de substances chimiques dans l’organisme des Wallons, globalement similaires voire inférieures aux moyennes européennes.
A ce jour, l’étude s’est déroulée en trois phases successives, ciblant différentes tranches d’âge de la population :
- Phase 1 (2019-2020) : nouveau-nés, adolescents de 12-19 ans et adultes de 20-39 ans
- Phase 2 (2020-2021) : enfants de 3-5 ans et de 6-11 ans
- Phase 3 (2023) : adultes de 40-59 ans
L’effectif visé de 300 participants a été atteint pour la phase 3 puisque 302 adultes de 40-59 ans ont pris part à la campagne. Ainsi, depuis son lancement en 2019, 1 732 Wallons et Wallonnes ont, au total, participé au programme BMH-Wal.
Les résultats
Les niveaux de polluants constatés en Wallonie sont du même ordre que ceux observés dans d’autres pays européens, voire inférieurs pour les substances chimiques pour lesquelles il y a eu, ces dernières années, des restrictions au niveau belge et/ou européen comme les PFAS (PFOA et PFOS), le glyphosate, le chlorpyriphos, le bisphénol A ou encore certains organochlorés. Le programme BMH-Wal permet donc de mettre en évidence que les restrictions réglementaires permettent de réduire efficacement les concentrations en polluants dans le corps des Wallon.ne.s.
Les enfants sont plus imprégnés en certains polluants comme les pesticides, les HAPs, les bisphénols et plusieurs métaux lourds en comparaison aux adultes, probablement en raison de leur alimentation et de leurs comportements, comme le fait de porter leurs mains à leur bouche plus fréquemment.
Les adultes sont davantage imprégnés que les plus jeunes par des substances connues pour être persistantes et qui s’accumulent dans l’organisme avec l’âge, notamment les PCBs, les pesticides organochlorés, certains métaux (plomb, cadmium) et les PFAS.
Compte tenu des taux observés, des risques pour la santé ne peuvent pas être écartés concernant le plomb, le mercure, le cadmium et les PFAS chez les adultes wallons de 40 à 59 ans. Il conviendrait de suivre la situation et de diminuer l’exposition des Walon.ne.s à ces substances.
Des conseils généraux pour limiter l’exposition aux polluants ainsi que des conseils spécifiques par substance ont été promulgués aux participants et sont applicables à tous les wallon.ne.s.
Et maintenant ?
La phase 4 de BMH-Wal est déjà amorcée. D’autres polluants rencontrés dans l’environnement, présents dans nos milieux de vie, dans notre alimentation, seront analysés dans les échantillons biologiques récoltés durant les 3 premières phases.
Une analyse statistique des nombreuses données collectées auprès des participants via un questionnaire pour les trois premières phases du programme BMH-Wal a été réalisée en vue de rechercher l’influence de facteurs socioéconomiques, du type d’environnement (urbain, agricole, rural), de comportements, etc. Les résultats seront publiés très prochainement.
L’ISSeP a intégré le projet Européen PARC d’évaluation des risques liés aux substances chimiques et mène, dans le cadre de ce projet PARC, un nouveau biomonitoring qui cible des Wallon.ne.s âgés de 18 à 39 ans. Les résultats de ce biomobitoring pourront être comparés avec les résultats obtenus 6 ans auparavant lors de la phase 1 de BMH-Wal pour des Wallon.ne.s d’âge similaire. Les inscriptions pour cette étude sont actuellement ouvertes.
Pour rappel, le projet BMH-Wal, soutenu par le Gouvernement Wallon, est mené sous la coordination de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP), en collaboration avec plusieurs institutions de recherche, dont le Centre Hospitalier Universitaire de Liège (CHU-Liège), l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain), les Cliniques Universitaires Saint-Luc (CUSL) et Sciensano.
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