La Commission internationale indépendante de l’enquête sur l’Ukraine a conclu mercredi que l’utilisation généralisée par la Russie des disparitions et des tortures forcées par la Russie lors de son invasion à grande échelle de l’Ukraine constitue des crimes contre l’humanité. L’annonce marque un développement important dans la guerre, car les crimes contre l’humanité constituent l’une des classifications les plus graves des crimes internationaux.
Au cœur des conclusions de la Commission, la règle 7 du statut de Rome, qui stipule que la disparition et la torture forcés constituent des crimes contre l’humanité lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre toute population civile. Le rapport, qui comprenait des preuves recueillies par la Commission et des entretiens de soldats qui ont déserté des forces armées russes, ont conclu que les disparitions forcées contre des civils étaient perpétrées conformément à une politique d’État coordonnée, ce qui équivaudrait à des crimes contre l’humanité.
Le président de la Commission internationale indépendante d’enquête sur l’Ukraine Erik Møse a déclaré lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme:
Ces crimes ont été menés dans le cadre d’une attaque répandue et systématique contre la population civile, dans toutes les provinces de l’Ukraine où les régions sont tombées sous le contrôle russe et dans la Fédération de Russie. Ils ont été perpétrés conformément à une politique de l’État coordonnée et ciblé des catégories de personnes que les autorités russes percevaient comme une menace pour leurs objectifs militaires en Ukraine.
L’annonce intervient après que la Cour européenne des droits de l’homme a constaté que la Russie a violé la liberté d’expression en censurant les nouvelles des conflits ukraines en février. Plus tôt cette semaine, les États-Unis se sont également retirés du Centre international pour la poursuite du crime d’agression contre l’Ukraine (ICPA), qui enquêtait sur la Russie pour le crime d’agression en Ukraine. De plus, Amnesty International a publié un rapport plus tôt ce mois-ci qui a révélé que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité étaient commis contre les prisonniers de guerre et les détenus ukrainiens.
La mission de la Russie à Genève a refusé de commenter le rapport, l’appelant «politisé et unilatéral».