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Ce 24 mars, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et le Service Public de Wallonie Mobilité et Infrastructures (SPW MI) ont inauguré le Laboratoire d’émission des véhicules. Situé à Colfontaine, ce labo va servir de référence pour la mesure et le contrôle des émissions polluantes « en service » des véhicules.
La création de cette nouvelle infrastructure découle du « Dieselgate » et de l’entrée en vigueur de la réglementation européenne sur la conformité en service des véhicules.
Depuis 2020, l’Union européenne impose en effet aux États membres de tester les émissions des véhicules pour lesquels elle a délivré la réception. Les véhicules sélectionnés doivent déjà être en circulation afin de vérifier le respect des valeurs limites tout au long de la vie normale du véhicule pendant une période pouvant aller de 15 000 km ou 6 mois jusqu’à 100 000 km ou 5 ans.
En Wallonie, cette mission est assurée :
- d’une part par l’ISSeP qui, jusqu’à présent, sous-traitait les essais auprès d’un laboratoire externe accrédité, situé à l’étranger ;
- d’autre part, par la direction de la Réglementation des Véhicules et de la Certification du SPW MI qui se charge de la sélection des véhicules à tester, de la logistique pour les acheminer et les récupérer et de la publication du rapport annuel des résultats des tests sur le site mobilite.wallonie.be
Des installations de pointe pour des tests rigoureux
Le nouveau laboratoire de l’ISSeP va permettre d’évaluer les émissions polluantes des véhicules thermiques et hybrides, mais aussi d’analyser la consommation énergétique et l’autonomie des véhicules électriques.
Ces essais concernent principalement les véhicules légers de moins de 3,5 t. L’ensemble du processus du test dure environ 2 à 3 semaines et son coût est supporté par les constructeurs automobiles.
Pour des questions de disponibilité, la sélection de véhicules ne se fait pas auprès des particuliers mais via des sociétés de location ou de leasing ou auprès de concessionnaires ou importateurs.
Concrètement, après une vérification technique des véhicules sélectionnés, 2 tests principaux sont effectués :
- Le test WLTP (World harmonized Light vehicles Test Procedure), effectué sur banc à rouleaux dans des conditions ambiantes standardisées, pour évaluer les émissions polluantes et la consommation des véhicules ;
- Le test RDE (Real Driving Emissions), effectué en conditions réelles sur route ouverte en suivant un parcours défini, pour mesurer les émissions en situation de circulation à l’aide d’un système embarqué installé dans le coffre du véhicule ou sur un attelage remorque.
Au niveau des gaz d’échappement, les éléments suivants sont mesurés : CO, CO2, NOx, THC, CH4, particules fines (PN23), ainsi que la masse des particules émises par le véhicule au cours du cycle de conduite.
Investissement stratégique pour l’avenir
Le budget d’investissement total du projet est de 7,5 millions € financés principalement via le Fonds de la Protection de l’Environnement.
Outre le fait que le laboratoire se prépare aux évolutions future (notamment avec la norme EURO7), l’ISSeP poursuit l’objectif de rentabiliser l’infrastructure en collaborant avec d’autres acteurs comme des organismes de recherche, des services techniques ou encore des autorités étrangères. Des discussions sont déjà en cours avec d’autres pays, ainsi que le SPF Mobilité et Transports en Belgique.