Le Parlement albanais a voté la levée de l’immunité du chef de l’opposition et ancien Premier ministre Sali Berisha jeudi suite à son inculpation pour corruption. Cette décision intervient après que les procureurs ont cherché à retirer à Berisha son immunité parlementaire parce qu’il avait violé leur décision de faire rapport régulièrement alors qu’il faisait l’objet d’une enquête.
Les procureurs albanais du Bureau du procureur spécial contre la corruption et le crime organisé ont inculpé Berisha de délits de corruption et de blanchiment d’argent en octobre pour avoir prétendument utilisé ses pouvoirs de Premier ministre pour corrompre de hauts fonctionnaires afin d’obtenir la privatisation d’un complexe sportif appartenant à l’État au profit de son fils. -beau-frère, Jamarber Malltezi. Berisha a nié ces accusations, affirmant qu’elles étaient politiquement motivées. La police albanaise a arrêté Malltezi pour les mêmes accusations, tandis que Berisha a reçu l’ordre des procureurs de se présenter à la police et s’est vu interdire de quitter le pays.
Berisha avait déjà été accusé par le ministre de l’Intérieur Taulant Balla en 2020 d’être complice de la privatisation de terrains de sport et d’autres installations appartenant au ministère de la Défense dans la capitale Tirana, en Albanie. Les installations ont ensuite été remplacées par des bâtiments à plusieurs étages. De plus, les États-Unis ont interdit à Berisha d’entrer dans le pays en 2021, ainsi que sa famille. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé la décision sur X (anciennement Twitter) en déclarant que « les actes de corruption de l’ancien président albanais Sali Berisha ont miné la démocratie en Albanie. Je désigne publiquement Berisha et les membres de sa famille immédiate comme inéligibles à l’entrée aux États-Unis. Nous restons #UnitedAgainstCorruption avec nos partenaires en Albanie.
La scène politique albanaise est instable alors que les tensions entre le Parti socialiste au pouvoir et l’opposition continuent de s’intensifier à cause des accusations de corruption portées contre Berisha. En novembre, des députés ont déclenché des fumigènes à la suite du vote du budget 2024 du pays qu’ils ont jugé inconstitutionnel. En outre, le pays a connu des mouvements antigouvernementaux au début de cette année lorsque des manifestants ont exigé la démission du Premier ministre Edi Rama, l’accusant de corruption et de manipulation.
Le vote levant son immunité expose Berisha au risque d’être arrêté. Il risque une peine de quatre à 12 ans de prison s’il est reconnu coupable.