Auteurs : Sam Ledent et Eva Sterkens (Schoups)
Le 29 novembre 2023, un projet de loi a été approuvé par la commission parlementaire de la Justice qui modifiera (entre autres) le Code judiciaire en ce qui concerne le recours aux chambres pour les règlements à l’amiable.
1. Art. 730/1, §1 Code judiciaire. stipule que le juge doit favoriser une résolution amiable des litiges à tout stade de la procédure. Conformément à l’art. 730/1, §2 Code judiciaire. le juge peut interroger les parties sur la manière dont elles ont déjà tenté de résoudre le litige à l’amiable. Il n’est actuellement pas possible au juge de le faire en référé, ce que la loi prévoit expressément (« Sauf en référé »). Cela est peut-être sur le point de changer. Le projet de loi prévoit que le juge des référés pourra également à l’avenir interroger les parties sur leurs initiatives amiables.
2. Le projet de loi prévoit une deuxième modification de l’art. 730/1, §2 Code judiciaire. Comme indiqué, le texte actuel ne permet pas au juge des référés d’interroger les parties sur leurs initiatives amiables, mais il permet paradoxalement de reporter l’affaire à une date fixée afin de permettre au parties « la possibilité de déterminer si leur différend peut être résolu en tout ou partie à l’amiable et d’obtenir toutes informations utiles à cet égard ». Un tel report est en contradiction avec l’urgence requise en matière de référé. Le comité parlementaire l’a reconnu. Le projet de loi prévoit la suppression de cette possibilité en référé.
3. Ces dernières années, diverses initiatives ont été prises pour promouvoir le traitement des litiges en dehors des tribunaux et se concentrer davantage sur les méthodes alternatives de règlement des litiges. Concernant spécifiquement les questions de construction, nous expliquons brièvement quelques initiatives récentes à Anvers et à Bruxelles.
Depuis le 1er septembre 2022, le Tribunal de Commerce néerlandophone de Bruxelles exige que les affaires de construction soient portées devant la sixième chambre spécialisée.[1] La séance d’introduction prend la forme d’une réunion d’orientation au cours de laquelle il sera déterminé quelle voie de solution est la plus adaptée aux parties. Il sera également examiné quelles initiatives à l’amiable les parties ont déjà prises et si une solution à l’amiable au litige (par exemple via une conciliation, un règlement ou une procédure de médiation) est possible.
À partir du 1er janvier 2023, le tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles disposera également d’une chambre de règlement amiable en matière civile qui tente de parvenir à une réconciliation entre les parties dans les affaires civiles. Les parties elles-mêmes peuvent porter leur cause devant cette Chambre dans le cadre d’un règlement à l’amiable. Le dossier peut également être référé à cette salle.
A Anvers, un projet pilote « la charte en matière de construction » a récemment été lancé à la chambre de la construction du tribunal de première instance d’Anvers, département d’Anvers.[2] L’objectif de la charte est de promouvoir les modes alternatifs de règlement des litiges. A cette fin, la charte vise à optimiser la « chambre de règlement amiable », où les parties, sous la direction du tribunal, tentent de parvenir à un accord (total ou partiel) sur leur litige.
4. Le projet de loi contenant diverses dispositions en matière civile et judiciaire doit encore être approuvé par la Chambre des Représentants. Le changement de loi entrera en vigueur le premier jour du troisième mois après la publication au Moniteur belge.
Bron : Schoups
[1] Pour plus d’informations: fiche-orientation-conversation-construction-affaires.pdf (courts-tribunaux.be).
[2] Pour plus d’informations: version-finale-charte-balie.pdf (tribunaux-courts.be); voir aussi notre précédente newsletter du 27 juillet 2023 : La charte pour les questions de construction : vers une solution plus durable, efficace et économique en termes de processus aux litiges de construction | Schoups.