Le Parlement européen, selon Actu-Transport-Logistique, a lancé une enquête sur les députés européens réunis à Strasbourg, validant en grande partie l’accord déjà trouvé sur ce règlement entre les négociateurs du Parlement et les Etats membres.
Parmi les nouvelles infractions figurent l’importation et l’utilisation de mercure et de gaz à effet de serre fluorés, l’importation d’espèces envahissantes et l’épuisement illégal des ressources en eau.
Par ailleurs, si elle ne fait pas directement référence à « l’écocide », la législation introduit une infraction dite « qualifiée » visant à provoquer la destruction d’un écosystème, comme une pollution généralisée ou des incendies de forêt de grande ampleur. .
« Avec ce nouveau texte, l’UE adopte l’une des législations les plus ambitieuses au monde pour lutter plus efficacement contre les crimes environnementaux et mieux protéger les individus qui souffrent souvent de ces atteintes », s’est félicitée Marie Toussaint, vice-présidente du groupe des Verts. « Elle reconnaît de nombreuses nouvelles infractions environnementales, et notamment une « infraction qualifiée » pour les crimes contre l’environnement les plus graves, communément appelés écocides.
Crime environnemental : une nouvelle page de l’histoire de l’Europe
Selon Marie Toussaint, avocate française et députée européenne du groupe des Verts/Alliance libre européenne, l’UE est « en train d’adopter l’une des législations les plus ambitieuses au monde ».
« La nouvelle directive ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’Europe, en protégeant contre ceux qui nuisent aux écosystèmes et, à travers eux, à la santé humaine. Cela signifie mettre fin à l’impunité environnementale en Europe, ce qui est crucial et urgent », dit-elle.
Selon Toussaint, les législations européennes et nationales actuelles ne dissuadent pas les contrevenants de commettre des crimes environnementaux, car les infractions sont trop limitées et les sanctions très faibles.
« Les crimes environnementaux croissent deux à trois fois plus vite que l’économie mondiale et sont devenus en quelques années le quatrième secteur criminel au monde », dit-elle.
Euronews a rapporté que les crimes environnementaux se produisent encore en Europe. Dans son rapport sur la lutte contre la criminalité environnementale en Europe, le Bureau européen de l’environnement cite de nombreux exemples de crimes environnementaux qui restent impunis parce qu’ils n’étaient pas inclus dans l’ancienne directive.
Il s’agit notamment de la pêche illégale du thon rouge, de la pollution agro-industrielle dans les zones protégées, ainsi que des pratiques de chasse illégales et de la fraude sur le marché du carbone.
En outre, CourthouseNews a également rapporté que, selon Ana Stella Ebbersmeyer, experte en droit de l’environnement à l’Université de Copenhague, la nouvelle directive européenne est puissante car elle crée un précédent juridique solide pour une meilleure protection de l’environnement.
Elle a noté que cela pourrait « inciter d’autres pays hors de l’UE à mettre en œuvre des règles plus strictes en matière de conduite environnementale », mais a ajouté que, de manière quelque peu surprenante, les émissions climatiques sont absentes de la nouvelle liste d’infractions.
« Il est très difficile de créer des lois pénales contre le changement climatique et les dommages atmosphériques causés par les gaz à effet de serre, car cela se fait progressivement. Le défi consiste à choisir un délinquant et un événement spécifiques », a déclaré Ebbersmeyer.
« L’UE elle-même dispose d’options limitées pour poursuivre et traiter les affaires pénales », a-t-elle déclaré.
La directive doit encore être approuvée par les dirigeants des États européens en mars avant d’entrer en vigueur. Les États membres disposent de deux ans pour mettre en œuvre les règles.