Le Comité des droits de l’homme de l’ONU a appelé jeudi le Royaume-Uni à retirer le projet de loi sur la sécurité du Rwanda (asile et immigration) et certaines dispositions de la loi sur les migrations illégales de 2023 en raison de préoccupations en matière de droits de l’homme. Le Comité s’est déclaré « profondément préoccupé » par le fait que ces lois risquent d’être potentiellement discriminatoires à l’égard des migrants et des demandeurs d’asile et violent les conventions des Nations Unies sur le traitement des réfugiés.
Le Comité s’est réuni pour une session entre le 4 et le 28 mars 2024 et a produit un rapport mettant en évidence de multiples préoccupations en matière de droits de l’homme dans la législation britannique sur l’immigration. Le Comité a vivement critiqué le « Mémorandum d’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda » et les tentatives de transporter des demandeurs d’asile vers ces pays tiers. Il a exhorté le Royaume-Uni à retirer ou à abroger le projet de loi s’il devenait loi. Il a souligné l’engagement du Royaume-Uni envers l’article 33 de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés, dans lequel il doit respecter le principe de non-refoulement. Le non-refoulement fait référence à la pratique consistant à ne pas forcer les migrants ou les demandeurs d’asile à être envoyés vers un pays dans lequel ils risquent d’être persécutés. Le Comité a exhorté le Royaume-Uni à respecter un tel principe « tant en droit qu’en pratique ».
Le Comité a souligné ses préoccupations concernant la loi sur les migrations illégales de 2023 en raison de ses dispositions « qui sont discriminatoires à l’égard des migrants et qui cherchent à limiter l’accès aux droits des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants ». Le Comité a décrit la loi sur les migrations illégales comme une « interdiction d’asile », dans la mesure où elle refuse l’asile à toute personne arrivant illégalement au Royaume-Uni si elle a traversé un pays où elle n’a pas été persécutée. L’article 31 de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés interdit aux États de pénaliser les demandeurs d’asile en raison de leur « entrée ou présence illégale ». Le Comité a de nouveau exhorté le Royaume-Uni à abroger ces dispositions et à garantir que sa législation soit conforme au Pacte et aux normes internationales pertinentes.
Parmi les autres préoccupations exprimées par le Comité figurent l’impact de la loi sur les migrations illégales sur les victimes de la traite des êtres humains, déclarant que « la suppression de certaines protections pour les victimes potentielles de la traite arrivant dans le pays » [the UK]» en vertu de cette loi a rendu plus difficile l’identification des victimes, ce qui a eu un impact sur leur accès à la justice. En outre, le Comité estime que cet acte « entraînera probablement le retrait des victimes du territoire ». [the UK] sans examiner pleinement leur réclamation et sans leur fournir le soutien et les protections nécessaires.
La loi sur les migrations illégales et le projet de loi sur la sécurité du Rwanda constituent l’approche la plus récente et la plus stricte du gouvernement britannique en matière de migration, avec un fort accent sur « l’arrêt des migrations ».[ping] les bateaux.” Son approche a suscité de nombreuses critiques. Le Royaume-Uni a présenté son projet de loi le plus récent, le Safety of Rwanda Bill, en réponse à un arrêt de la Cour suprême selon lequel l’envoi de demandeurs d’asile au Rwanda violerait les lois internationales relatives aux droits de l’homme. La Chambre des Lords a achevé l’examen des amendements le 20 mars et le projet de loi devrait être discuté à la Chambre des communes le 15 avril avant d’être approuvé pour la sanction royale, après quoi il deviendra loi.