La Cour nationale de justice de l’Équateur a décidé vendredi que l’ancien vice-président Jorge Glas devait rester en prison, bien qu’il ait dénoncé son arrestation à l’ambassade du Mexique comme étant illégale. La requête en habeas corpus déposée pour demander sa libération découle de sa détention lors de la perquisition à l’ambassade du Mexique la semaine dernière et fait suite à une série de requêtes internationales adressées à des organisations internationales.
À l’issue d’une audience qui a duré plus de 12 heures, la Chambre des affaires familiales de la Cour nationale de justice de l’Équateur a estimé que la détention de Glas était arbitraire et justifiait donc sa libération immédiate. Selon le tribunal, les droits de Glas ont été violés car l’État équatorien n’a pas respecté la procédure nationale de perquisition dans les locaux diplomatiques prévue à l’article 428.4 du Code pénal intégral de l’Équateur.
Le juge Heredia a cependant estimé qu’il était « inapproprié d’accorder la liberté au citoyen puisqu’il existe à son encontre une autre mesure de privation de liberté, distincte de celle qui a motivé la présente action en habeas corpus ». Elle a néanmoins réitéré la nécessité de garantir et de sauvegarder les droits des personnes privées de liberté et a ajouté que le jugement constitue une forme de réparation symbolique en faveur de Glas.
En réponse à cette décision, l’avocat de Glas a remercié la communauté internationale pour son soutien et a indiqué qu’elle ferait appel de la décision du tribunal jusqu’à ce que l’ancien vice-président obtienne la liberté. Elle a également souligné qu’un représentant des forces armées qui a participé à l’audience a justifié la torture de Jorge Glas comme une politique de discipline de l’État.
Lors de son témoignage à l’audience, Glas a déclaré qu’il rencontrerait le consul allemand pour discuter de son cas en raison de sa double nationalité. Le ministère des Affaires étrangères de Berlin s’est montré intéressé par le cas de Glas et a tenté d’établir un contact direct avec les autorités équatoriennes.
Suite au jugement, l’ancien vice-président restera détenu à la prison de La Roca, l’établissement à sécurité maximale du pays, dans le sud de l’Équateur.