La Cour suprême de l’Inde a libéré vendredi le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, sous caution temporaire, citant les élections en cours comme une circonstance « extraordinaire ». La caution provisoire prendra fin le 1er juin, à la fin des derniers tours des élections en cours à Lok Sabha en Inde.
Tout en acceptant l’appel sous caution déposé par le ministre en chef de Delhi, le tribunal a réitéré l’importance des élections générales en cours pour la démocratie indienne. Le banc a déclaré :
Lorsqu’ils examinent la question de l’octroi d’une libération provisoire sous caution, les tribunaux prennent toujours en considération les particularités associées à la personne en question et les circonstances qui l’entourent. En fait, ignorer cela serait inique et erroné… L’appelant Arvind Kejriwal est le ministre en chef de Delhi et l’un des dirigeants de l’un des partis nationaux. Sans aucun doute, de graves accusations ont été portées, mais il n’a pas été condamné. Il n’a aucun antécédent criminel. Il n’est pas une menace pour la société.
Arvind Kejriwal a été arrêté le 22 mars par la Direction de l’application des lois (ED) dans une tristement célèbre affaire d’arnaque à la politique en matière d’alcool à Delhi. Kejriwal a été accusé de blanchiment d’argent dans le cadre de la politique d’accise de New Delhi, désormais abrogée, introduite par son gouvernement. La politique visait à révolutionner le paysage de l’alcool dans la capitale nationale du pays en maximisant les revenus de l’État et en réduisant la contrefaçon de l’alcool. La politique a été abrogée le 1er août 2022, moins d’un an après son entrée en vigueur, en raison de vives critiques concernant des « irrégularités procédurales ».
L’arrestation de Kejriwal était liée à l’enquête menée par l’ED qui accusait Kejriwal et d’autres dirigeants éminents de son parti politique, le Parti Aam Admi (AAP), d’être impliqués dans du blanchiment d’argent dans le cadre de la politique sur l’alcool mise en place par son gouvernement. Selon le DE, la politique a été introduite pour accorder des avantages indus aux vendeurs privés, qui ont en retour accordé des avantages monétaires aux dirigeants du parti, dont Kejriwal.
L’arrestation a été effectuée après que Kejriwal n’a pas obéi à la neuvième convocation qui lui a été délivrée dans cette affaire, selon l’ED. Kejriwal et son gouvernement ont rejeté toute accusation de ce type et ont déclaré qu’il n’y avait aucune preuve contre eux dans l’enquête menée par le DE.
Le gouvernement central au pouvoir, le parti Bhartiya Janta, a été mis sur le radar par les affirmations de l’opposition selon lesquelles le parti au pouvoir diffame et restreint l’opposition et ses dirigeants. Le gouvernement de l’actuel Premier ministre Narendra Modi a été accusé d’avoir porté atteinte à l’indépendance des agences d’enquête, notamment l’ED, le Bureau central d’enquête (CBI) et la Commission électorale indienne, dans le but de réaliser des gains politiques.
Le scrutin pour les élections de Delhi Lok Sabha aura lieu le 25 mai dans les sept circonscriptions. Le Lok Sabha est l’assemblée inférieure du Parlement indien.