Les groupes de défense des droits Access Now et le Centre pour l’avancement des droits et de la démocratie (CARD) ont appelé mercredi la Banque commerciale d’Éthiopie (CBE) à mettre fin à sa campagne d’humiliation publique dans une lettre ouverte.
La campagne impliquait que CBE publie les informations personnelles de clients qui n’auraient pas restitué l’argent qu’ils avaient retiré lors d’un problème technique de la banque sur des plateformes publiques, telles que son site Internet. Le problème, survenu le 15 mars, a permis aux clients de retirer ou de transférer plus d’argent que le solde de leur compte CBE ne le permettait.
Access Now et CARD ont déclaré que CBE avait violé le droit à la vie privée en vertu de l’article 26 de la Constitution éthiopienne de 1994 et les droits humains internationaux en vertu de l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). L’Éthiopie est signataire du PIDCP. Access Now et CARD ont également déclaré que CBE ne se conformait pas aux normes internationales de protection des données en matière de consentement éclairé en vertu de la Convention pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données personnelles et de la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles. Les groupes ont également souligné que les clients publiquement humiliés doivent être présumés innocents et ont droit à leurs droits constitutionnels à la vie privée et à un procès équitable puisqu’ils n’ont pas été condamnés.
Access Now et CARD ont demandé à CBE de supprimer immédiatement les informations personnelles des clients sur les plateformes publiques. Les groupes ont écrit :
[W]Nous appelons la CBE à lancer une révision transparente de ses politiques et procédures concernant la protection des données des clients, et à nous engager publiquement à respecter les droits à la vie privée. [] et décrire les mesures à prendre pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent à l’avenir.