Auteurs : Ilse De Geyter et Inne Royackers (Advocate Forum)
De nombreuses personnes sont confrontées à diverses problématiques lors de la construction ou de la rénovation de leur maison ou appartement. Cela va des défauts dans la conception des plans aux défauts dans l’exécution des travaux. Il est dans un premier temps souhaitable que toutes les parties puissent s’asseoir autour de la table pour éviter des poursuites judiciaires. Il n’existe actuellement aucun organisme unifié auquel les consommateurs peuvent s’adresser pour régler leur litige en matière de construction. Pourtant, une amélioration est en route… en 2026 !
Qu’est-ce qui change ?
Depuis des années, il existe une demande pour un service de médiation dans le secteur de la construction, où les litiges en matière de construction entre particuliers et architectes ou entrepreneurs peuvent être traités à l’amiable. Les premières mesures ont maintenant été prises à cet effet. Récemment, la secrétaire d’État à la Protection des consommateurs, Alexia Bertrand, a signé une déclaration d’engagement avec Bouwunie et le Conseil national de l’Ordre des architectes.
Dans cette déclaration, ils affirment unir leurs forces pour évoluer systématiquement vers une autorité unique auprès de laquelle les consommateurs pourront s’adresser pour leurs litiges en matière de construction d’ici 2026. Aujourd’hui, les agences auxquelles ils peuvent s’adresser sont fragmentées.
D’une part, le service de médiation des consommateurs aide les promoteurs privés. Il s’agit cependant d’un service d’assistance généraliste sans spécialisation particulière en matière de construction. Cet organisme conseille les consommateurs sur toutes sortes de questions juridiques et contractuelles. Cependant, de nombreuses plaintes ne sont pas clairement identifiables et contiennent souvent également des aspects techniques.
Les questions techniques, en revanche, peuvent être traitées par le comité de conciliation en matière de construction, où siègent des experts techniques. Il faut que chaque parti soit d’accord pour que le comité puisse se pencher sur le problème soulevé. Cet accord peut être conclu peu de temps après la naissance du conflit en signant une clause type. Il est toutefois recommandé d’inclure une telle clause au moment de la conclusion du contrat avec l’entrepreneur et l’architecte. Ainsi, préalablement à tout conflit, toutes les parties ont convenu contractuellement d’une procédure amiable devant le Comité de Conciliation de la Construction.
C’est précisément parce que les litiges dans le domaine de la construction sont souvent complexes et comportent à la fois des éléments techniques et juridiques que l’on réclame depuis des années un service unifié de médiation pour la construction. Le signal de départ a été donné récemment avec la déclaration d’engagement signée. Dans la première phase de cette unification, l’accent sera mis sur la coopération et une communication claire entre le service de médiation des consommateurs existant et le comité de conciliation de la construction. Cela se fera à travers une réunion trihebdomadaire afin que les dossiers techniques puissent être transférés à la Commission de réconciliation. Cette phase sera évaluée en août, après quoi les prochaines étapes pourront être franchies vers une fusion avec le service de médiation pour la construction.
Règlement extrajudiciaire des conflits
Les procédures judiciaires dissuadent de nombreuses personnes, en partie à cause de leur durée et de leur coût. En outre, il est bien entendu toujours souhaitable que les parties puissent parvenir à une solution par le biais de consultations mutuelles. Un tel accord bénéficiera toujours aux relations mutuelles et offrira davantage de garanties de mise en œuvre volontaire.
Le comité de conciliation en matière de construction présente le grand avantage que des experts du domaine modulent le dialogue entre les parties, qu’ils peuvent formuler leurs propres observations sur le problème en question et les utiliser pour amener les parties vers une solution. Le délai moyen de traitement d’un dossier auprès de cette commission est inférieur à 6 mois. Les conclusions de l’expert désigné sont consignées dans un rapport contraignant. L’avantage de cette expertise contraignante est que le tribunal y est également lié. Par conséquent, aucun nouvel expert ne devra être désigné si des procédures judiciaires sont toujours en cours, en cas d’échec de la tentative de conciliation. Les résultats de la phase amiable précédente pour la Commission de Conciliation de la Construction (et donc bientôt le Médiateur de la Construction) ne seront pas perdus en cas d’échec d’une conciliation et accéléreront donc considérablement les procédures judiciaires ultérieures.
Procédure amiable également possible pendant la phase judiciaire
Si une procédure judiciaire a déjà été engagée, mais qu’il semble y avoir une volonté entre les parties de parvenir à un accord à l’amiable, cela sera facilité par la chambre de règlement à l’amiable. L’affaire peut être renvoyée devant cette chambre unilatéralement ou à la demande conjointe des parties ou même du juge. Tout ce qui est dit lors de cette procédure est confidentiel. Les parties ont la possibilité de générer leur propre solution. Le juge siégeant n’aura qu’une fonction modulatrice, mais n’aura en aucun cas une fonction décisive. L’issue du litige est donc entièrement entre les mains des parties.
Si les parties parviennent à un accord, celui-ci sera consigné dans un jugement ou un jugement dans ces termes. Si aucun accord n’est trouvé, l’affaire sera soumise à nouveau au juge. Il s’agira d’un juge différent de celui qui a guidé les parties tout au long du processus devant la chambre de règlement amiable, afin que la confidentialité soit garantie.
Mesures préventives pour les particuliers
Bien sûr, mieux vaut prévenir que guérir. Il est donc extrêmement important que vous, en tant que particulier, fassiez toujours preuve de la vigilance nécessaire et fassiez les recherches nécessaires auprès des partenaires de construction avec lesquels vous souhaitez travailler. Les conseils suivants peuvent vous aider à démarrer :
Ont-ils vraiment l’expertise qu’ils prétendent posséder ? Demandez conseil aux autres à ce sujet ; Quel est l’état de l’entreprise ? Vous pouvez le vérifier grâce aux informations fournies sur la Banque-Carrefour des Entreprises (https://kbopub.economie.fgov.be) et les comptes annuels de la société ; L’entreprise a-t-elle des dettes sociales ou fiscales ? Vous pouvez vérifier cela sur le site du gouvernement https://www.checkinhodingsplicht.be/ Il arrive trop souvent qu’après le paiement d’une avance, personne n’ait plus de nouvelles de l’entreprise de construction. Plus tard, on a appris que l’entreprise avait été déclarée en faillite. Embuild, l’association belge de la construction, déclare sur son site Internet https://www.buildyourhome.be/nl/aannemer-zoeken une base de données disponible avec les coordonnées des entrepreneurs, professionnels, etc. qui sont membres d’Embuild et dont il a été vérifié qu’ils n’ont pas de dettes sociales et fiscales ; Ne versez pas d’avances disproportionnées. Payez-vous en plusieurs fois au fur et à mesure de l’exécution des travaux ? Dans ce cas, ne versez pas d’avances pour les échéances suivantes si les travaux en cours ne sont pas encore arrivés au stade final. De cette façon, vous évitez de devoir payer longtemps à l’avance des travaux qui ne seront jamais réalisés et les paiements sont effectués presque simultanément à l’exécution des travaux ; Assurez-vous d’avoir un accord écrit complet, précis et complet.
Source : Forum des avocats