Le PakSat-MM1 est également équipé d’un système d’augmentation par satellite en bande L (SBAS) destiné à être utilisé avec le système de navigation par satellite BeiDou (BDS). Il s’agirait du premier satellite étranger doté d’une suite SBAS prenant en charge le BDS. Cela illustre non seulement la proximité croissante du Pakistan avec la technologie chinoise, mais reflète également l’utilisation croissante par le Pakistan de la navigation par satellite (SATNAV) dans l’aviation, la marine et d’autres applications. Il s’agit d’une nouvelle étape vers une stratégie nationale cohérente de navigation par satellite à des fins civiles ainsi que de défense conventionnelle et stratégique.
Le Pakistan et la Chine ont tous deux présenté le PakSat-MM1 comme un satellite civil avant tout, et c’est certainement le cas. Cependant, ce satellite civil est également soutenu par un courant stratégique sous-jacent qui souhaite des systèmes satellitaires – c’est-à-dire le SATNAV et les communications par satellite (SATCOM) – à des fins militaires. On peut clairement constater cette utilisation croissante des SATNAV et SATCOM dans l’arsenal croissant du Pakistan de drones à longue portée ainsi que de munitions à guidage de précision, telles que les bombes planantes et les missiles de croisière.
La Commission pakistanaise de recherche sur l’espace et la haute atmosphère (SUPARCO) a acheté le PakSat-MM1 en 2018. Selon les médias d’État chinois, l’accord impliquait également une mesure de transfert de technologie, notamment une coentreprise de développement et une formation technique du personnel. En fait, l’actuel ministre de la Planification du gouvernement pakistanais, Ahsan Iqbal, a mentionné qu’un programme national de développement, de production et de lancement de satellites/centres spatiaux était sur la feuille de route.
Le Pakistan envisage produire sa propre série de satellites pour les communications, les services de localisation/navigation et la télédétection/imagerie dans les décennies à venir.