Selon un communiqué publié lundi par un porte-parole de l’éminent dissident russe, Alexeï Navalny, il a été localisé dans le système pénal russe à IK-3, dans la colonie de Kharp, dans le district autonome de Yamal-Nenets. Le chef de l’opposition était porté disparu du système pénitentiaire russe depuis près de trois semaines, depuis qu’il ne s’était pas présenté à une audience par vidéo début décembre.
Navalny est un éminent critique du Kremlin et est emprisonné en Russie depuis 2021, date à laquelle il est revenu dans le pays après une tentative d’empoisonnement en Allemagne. Il fait face à plusieurs peines pour diverses accusations, toutes liées à des « activités extrémistes » présumées. Début décembre, il ne s’est pas présenté au tribunal via une liaison vidéo et ses avocats et ses partisans n’ont pas pu le localiser. Les autorités pénitentiaires avaient déclaré à l’époque qu’il ne figurait plus sur leur liste, mais avaient refusé de préciser où il avait été transféré. Un peu plus d’une semaine plus tard, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Russie a publié une déclaration, exprimant ses sérieuses inquiétudes quant à la sécurité de Navalny et appelant les autorités russes à « respecter leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme ».
Le directeur de la Fondation anti-corruption, Ivan Zhdanov, a déclaré lundi dans un tweet qu’ils avaient localisé Navalny dans la colonie pénitentiaire « Polar Wolf », « l’une des colonies les plus septentrionales et les plus isolées de toutes ». Selon Zhdanov, l’équipe de Navalny a envoyé 618 demandes aux autorités russes et fouillé tous les centres de détention au cours des dernières semaines. Les conditions dans la colonie où Navalny est actuellement emprisonné sont décrites par Jdanov comme « dures, avec un régime spécial dans la zone de permafrost ». Son avocat a finalement été autorisé à entrer et à voir Navalny. Jdanov a affirmé que les autorités étaient au courant du transfert peut-être dès avril et que « la situation avec Alexei est un exemple frappant de la façon dont le système traite les prisonniers politiques, essayant de les isoler et de les réprimer ».
