Amnesty International a salué vendredi l’acquittement de 45 membres des mères du samedi, mettant fin à leur épreuve juridique de sept ans. Les manifestants avaient été jugés pour avoir participé à leur 700e veille pacifique, qui a été interdite et violemment dispersée par la police en août 2018. Dinushika Dissanayake, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Europe, a qualifié l’accusation de «sans fondement» et a déclaré qu’il «aurait dû voir le jour». L’acquittement marque la conclusion d’une bataille juridique prolongée qui aurait pu entraîner jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour chaque défendeur.
Les mères du samedi sont des parents d’individus qui ont disparu de force dans les années 1980 et 1990 à Türkiye. Inspirés par les mères argentines de la Plaza de Mayo, ils ont organisé des veilles hebdomadaires sur la place Galatasaray d’Istanbul depuis 1995, exigeant la justice pour leurs proches disparus. Leur 700e veillée le 25 août 2018, a rencontré des forces de police excessives, notamment des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Les autorités ont arrêté 46 personnes, les indiquant plus tard en 2020 pour avoir «assisté à des réunions et marches illégales sans armes et à ne pas se disperser malgré l’avertissement». Le procès a commencé en 2021.
Depuis la répression de 2018, les autorités ont maintenu l’interdiction des rassemblements sur la place Galatasaray, l’entourant des obstacles à la police et des agents d’émeute. Amnesty International a exhorté le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, à soulever immédiatement toutes les restrictions sur la place et à permettre aux mères du samedi de reprendre leurs manifestations pacifiques. L’organisation a souligné que le groupe est devenu «un puissant symbole de l’importance de la protestation pacifique» et a promis de continuer à défendre son droit de se réunir.
L’interdiction des autorités turques sur la 700e veille des mères du samedi et la répression violente subséquente violent le droit fondamental à l’assemblée pacifique, qui est protégée à la fois par la Constitution turque et la Convention européenne sur les droits de l’homme (CECH), à laquelle Türkiye est partie. La répression des mères du samedi est emblématique des restrictions plus larges à la liberté d’assemblage à Türkiye. Malgré des interdictions et des arrestations répétées, les mères du samedi sont restées résolues dans leur lutte pour la justice.