Amnesty International a envoyé une lettre ouverte à Le procureur de la Cour pénale internationale a appelé vendredi à une action immédiate contre le Venezuela pour ses crimes en vertu du droit international.
L’organisation de défense des droits de l’homme a exhorté le procureur, Karim Khan, à prendre des mesures immédiates face à l’escalade de la crise des droits humains au Venezuela, où les forces de sécurité et les groupes pro-gouvernementaux sont responsables de nombreux décès et de la détention arbitraire de milliers de personnes. Erika Guevara-Rosas, directrice générale d’Amnesty International, a critiqué le silence de Khan face à ces atrocités, soulignant la nécessité urgente pour la CPI d’accélérer son enquête sur la situation au Venezuela, de publier une déclaration préventive pour dissuader de nouveaux crimes et de soutenir publiquement les ONG et les défenseurs des droits humains confrontés à des attaques croissantes. Rosas a ajouté :
Le silence du procureur Karim Khan face à la crise au Venezuela est alarmant. Son bureau a été témoin de la mort de dizaines de personnes aux mains des forces de sécurité et des groupes armés pro-gouvernementaux, ainsi que de la détention arbitraire de plus de 2 000 personnes en quelques jours, simplement parce qu’elles s’opposaient ou étaient perçues comme s’opposant au gouvernement de Nicolás Maduro. À cela s’ajoutent les attaques, les menaces et la stigmatisation des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile qui dénoncent les actions arbitraires du gouvernement et qui se tournent vers le bureau du procureur comme dernier recours pour obtenir justice.
Le Venezuela est en proie à des troubles depuis la fin des élections présidentielles du 28 juillet. Le 29 juillet, Le président vénézuélien Nicolás Maduro et le candidat de l’opposition Edmundo González ont tous deux proclamé leur victoire aux élections. La coalition de l’opposition de González a également accusé le gouvernement de fraude électorale, affirmant que González avait obtenu plus de 73 % des voix.
Le 30 juillet, des milliers de Vénézuéliens ont manifesté après que le Conseil national électoral (CNE) a déclaré Maduro vainqueur des élections présidentielles, sur fond d’accusations généralisées de fraude électorale. Les manifestants ont envahi les rues de Caracas et d’autres villes, condamnant le gouvernement et le CNE pour avoir prétendument manipulé les résultats en faveur de Maduro. Les manifestations, déclenchées par l’appel à la mobilisation de masse lancé par la dirigeante de l’opposition María Corina Machado, ont fait 11 morts, plus de 100 blessés et l’arrestation de plus de 700 personnes, dont le leader de l’opposition Freddy Superlano.
Les États-Unis ont reconnu la victoire de González face au président Maduro, rejetant les résultats annoncés par le CNE vénézuélien. Plusieurs pays de l’UE ont également demandé au CNE de publier les résultats officiels du vote après la victoire de Maduro, malgré les données contradictoires publiées par l’opposition.