Apple a comparu lundi devant le tribunal d’appel de la concurrence du Royaume-Uni pour avoir surfacturé ses clients dans le cadre d’un recours collectif.
Rachael Kent-Aitken, représentant les demandeurs, a intenté une action collective en vertu de l’article 47B de la loi sur la concurrence de 1998, qui permet à un représentant autorisé par le tribunal d’intenter une action en justice combinant plusieurs réclamations individuelles en un seul « recours collectif », c’est-à-dire une action au nom d’un groupe donné de personnes. Il faut démontrer que les personnes impliquées ont une revendication commune.
Dans ce cas, Kent affirme que 20 millions de consommateurs britanniques ont tous été surfacturés par Apple pour leurs achats en magasin et que cela est « injuste, illégal et erroné ». Kent allègue dans le procès qu’Apple a abusé de sa position dominante et, ce faisant, a violé l’article 102 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, en vigueur jusqu’en 2020, et l’article 18 de la loi sur la concurrence de 1998. Kent a conclu qu’Apple « étouffe la concurrence et surcharge les clients parce qu’ils contrôlent le seul marché d’applications pour iPhone et iPad, l’App Store ».
Apple facture des frais de 30 % pour les applications et les achats intégrés sur iOS, iPadOS, watchOS et macOS App Store, ce qui constitue des frais supplémentaires en plus du prix d’achat de l’application. Ces frais d’achat n’affectent pas les applications gratuites ni la commande de produits non numériques via des applications. Les frais d’abonnement Apple ont chuté de 30 à 15 pour cent après la première année. Cette « taxe sur les pommes » est payée par les clients via des prix plus élevés.
Apple a commenté lors d’une conférence de presse que le procès était « sans fondement » et que :
Les commissions facturées par l’App Store sont tout à fait comparables à celles facturées par tous les autres marchés numériques. En fait, 85 % des applications de l’App Store sont gratuites et les développeurs ne paient rien à Apple. Et pour la grande majorité des développeurs qui paient une commission à Apple parce qu’ils vendent un bien ou un service numérique, ils ont droit à un taux de commission de 15 %.
Si Kent obtient gain de cause, plus de 1,5 milliard de livres sterling seraient répartis entre les 20 millions de personnes incluses dans le recours collectif grâce à une aubaine, dans un résultat similaire à celui provoqué par une décision de l’UE contre Apple en Irlande.