Auteurs : Ingo Arnou et Klaas Denoulet (Bricks Advocaten)
L’applicabilité des conditions générales dans les contrats
Déterminer quelles conditions générales s’appliquent dans une relation contractuelle est d’une grande importance pour les entrepreneurs.
Dans la pratique, nous constatons souvent que les deux parties contractantes appliquent leurs propres conditions générales.
Mais comment savoir quelles conditions s’appliquent en fin de compte ?
Double condition d’applicabilité
Pour la validité des conditions générales, deux conditions doivent être remplies :
(1) Reconnaissance des autres parties (2) acceptation expresse ou implicite.
Pour une explication plus détaillée à ce sujet, veuillez vous référer à l’article de blog « Votre client privé est-il lié par vos conditions générales ? »
Conflit entre les termes et conditions
Lorsque les deux parties appliquent leurs propres conditions, un conflit surgit souvent, ce qu’on appelle la « bataille des formes ».
Dans le passé, plusieurs théories existaient pour déterminer quelles conditions prévalaient :
Règle du premier coup : les conditions de la partie qui les communique en premier s’appliquent. Règle du dernier tir : les derniers termes échangés auront préséance. Règle éliminatoire : les termes des deux parties sont combinés, les dispositions contradictoires étant remplacées par le droit général des contrats.
Ces différentes interprétations ont engendré incertitude et ambiguïté dans la jurisprudence.
Le nouveau Code Civil belge a répondu à cela avec un nouvel article spécifiquement destiné à la « Bataille des Formes ».
Nouveau cadre législatif
Selon le nouvel article 5.23, paragraphe 3 du Code civil, un contrat est toujours considéré comme conclu malgré les références à diverses conditions générales. Les conditions générales des deux parties font partie du contrat, à l’exception des clauses inconciliables. Celles-ci sont réputées ne pas avoir été convenues et les lacunes qui en résultent sont comblées par le droit commun des obligations.
Si l’offre et l’acceptation font référence à des conditions générales différentes, le contrat sera néanmoins conclu. Les deux conditions générales font partie du contrat, à l’exception des clauses incompatibles.
Possibilité d’exclusion
Le nouveau Code civil offre également la possibilité à une partie de refuser l’application des conditions générales du cocontractant si elle n’est pas d’accord avec les conditions du cocontractant (article 5.23, paragraphe 4). .
Cependant, cela doit :
Cela doit être fait explicitement via un document séparé (et non via vos propres conditions générales) ; Avant ou sans retard indu après réception de l’acceptation de l’offre. Conseils pratiques pour les entrepreneurs
Pour éviter que vous vous retrouviez dans une situation indésirable où vous seriez lié par les conditions de votre cocontractant, vous pouvez prendre les mesures suivantes :
Incluez des clauses sur le caractère exécutoire des conditions générales dans d’autres documents contractuels (tels que les bons de commande et les devis). Cela renforce votre position en cas de conflit. Y compris les clauses de préavis et d’acceptation : Assurez-vous que votre cocontractant déclare avoir pris connaissance de vos conditions générales et les accepte expressément. Même si de telles clauses ne suffisent pas à elles seules à répondre à toutes les exigences légales, elles contribuent néanmoins à démontrer l’intention. Conclusion
Le nouveau Code civil offre plus de clarté et de sécurité juridique quant à l’applicabilité des conditions générales aux contrats entre parties, chacune avec ses propres conditions. Cependant, il reste important pour les entrepreneurs d’avoir leur documentation et leur communication en bon état et d’agir de manière proactive pour éviter les conflits.
L’élaboration de conditions générales juridiquement correctes nécessite une attention particulière aux exigences légales spécifiques et à la situation spécifique de votre entreprise.
Source : Bricks Advocaten