Auteur : Sven Eggermont (Avocats ECGB)
Dans le thèse que j’ai défendu il y a 9 ans, a évoqué, entre autres, l’insuffisance de la protection et de la solidarité dont bénéficient les concubins légalement. Il a également analysé les considérations qui sous-tendent (la défense de) la politique gouvernementale et son évaluation par la Cour constitutionnelle et la Cour européenne des droits de l’homme. Tout cela a été évalué à la lumière de la réalité sociale révélée par la recherche en sciences sociales. Ma conclusion était que la législation n’est pas cohérente et qu’il en va de même pour les considérations qui la sous-tendent. Une intervention législative était nécessaire.
Basé sur elle recherche doctorale Lynn De Schrijver a également conclu que les réglementations légales concernant la cohabitation légale sont incomplètes et qu’il est nécessaire de renforcer en profondeur la cohabitation légale en tant que forme alternative substantielle de cohabitation, avec une augmentation de la protection juridique offerte.
Le statut et la (maigre) protection juridique de la cohabitation légale sont restés pratiquement inchangés jusqu’à ce jour et les appels au législateur restent d’actualité.
Il y a pourtant une raison de se réjouir aujourd’hui, car un autre petit pas en avant, mais très important, a été franchi pour les concubins légaux. Malheureusement, cela ne s’est pas produit à l’initiative du législateur, mais grâce à une procédure devant la Cour Constitutionnelle (au cours de laquelle le Conseil des Ministres s’est encore défendu contre le constat de discrimination…). Plus précisément, la Cour a jugé dans un arrêt du 20 juin 2024 qu’il est contraire à la Constitution que les concubins légalement propriétaires du logement familial ne puissent pas demander une attribution préférentielle de celui-ci après la rupture de leur relation, alors que cette faculté est ouverte aux époux. consiste.
La Cour statue notamment : « Tant après la fin d’une cohabitation légale qu’après celle d’un mariage, il convient de garantir un minimum de solidarité et de bonne foi entre les ex-concubins en donnant aux deux ou à l’un des ex-conjoints un minimum de solidarité et de bonne foi. aux partenaires la possibilité de proposer de sauvegarder la place de l’ancienne communauté en demandant l’attribution préférentielle du logement familial, demande qui doit être évaluée en tenant compte des intérêts de chacun des ex-conjoints. En outre, les intérêts des enfants mineurs doivent être sauvegardés de la même manière tant après la fin d’une cohabitation légale qu’après un mariage.
Désormais, les anciens concubins légaux peuvent également demander à reprendre l’ancienne maison familiale et cette reprise peut être accordée par un propriétaire, même si l’autre propriétaire s’y oppose, souvent malgré les intérêts du partenaire qui souhaite la maison et, pire encore, de la part des enfants.
La prochaine étape consiste désormais à accorder le même droit aux (anciens) partenaires de fait. Ils achètent également des maisons ensemble, pour en faire une maison familiale, pour y vivre avec leurs enfants, etc.
Source : Avocats ECGB