Auteur : Philippe Dreesen (Gevaco Advocaten)
Les comportements transgressifs ne se produisent pas seulement lors des fêtes, mais apparemment aussi dans la construction ! La Cour constitutionnelle s’est récemment prononcée sur la question de savoir si un constructeur peut simplement inclure une partie du terrain voisin dans ses travaux de construction. La Cour a annulé la législation sur cette question parce qu’elle était incompatible avec la protection de la propriété prévue par la Constitution.
L’affaire tournait autour d’une disposition du nouveau droit foncier selon laquelle un propriétaire qui construit de mauvaise foi (c’est-à-dire qui traverse sciemment la frontière) n’est pas obligé de démolir la construction sous certaines conditions. Selon la lettre de la loi, le voisin peut exiger sa démolition, « à moins qu’il n’y ait ni expropriation importante ni dommage potentiel du fait de cette dernière ». Dans ce cas-ci, le voisin avait prévenu le client qu’il effectuait partiellement les travaux sur sa propriété. Selon la lettre de la loi, le voisin avide de construction pouvait ignorer cet avertissement. Son voisin ne pourrait sûrement pas résister à un apport limité et sans conséquences néfastes pour lui et devrait faire face aux travaux passivement.
Cependant, la Cour a jugé que cela était contraire aux droits de propriété du voisin. Même si le dépassement n’est pas important et qu’il n’y a pas de dommages directs, le voisin peut quand même exiger la suppression de l’ouvrage de franchissement. Le droit du propriétaire qui agit de mauvaise foi ne l’emporte pas sur les droits de propriété du voisin.
La conclusion ? Si vous remarquez que le voisin construit sur votre propriété, il est préférable de l’en informer immédiatement. S’il continue ensuite (consciemment) le travail, il le fait à ses propres risques. Sinon, vous risquez qu’il s’en sorte avec un comportement inapproprié.
Source : Gevaco Avocats