La surpopulation des sangliers est un problème majeur en Wallonie. Cette espèce provoque de multiples dégâts sur les terres agricoles, des dégradations des propriétés privées et de la biodiversité. Elle présente également des dangers au niveau de la sécurité routière. Malgré la forte mobilisation mise en oeuvre par les chasseurs depuis plusieurs années, il est nécessaire de poursuivre et d’intensifier les efforts pour lutter contre ces nuisances.
En 2021, le montant des dégâts agricoles déclarés, occasionnés par les sangliers s’élevait à 899.898 €. Ce sont majoritairement les prairies qui subissent le plus de dommages, suivies par les cultures de maïs et de céréales.
Notons que si l’importance des dégâts est à corréler avec la population des sangliers, le climat est également un facteur majeur à prendre en compte, ainsi que la fructification forestière.
Les plans de tir mis en oeuvre en 2019 n’étant pas suffisant, le Gouvernement wallon a décidé de nouvelles mesures afin de diminuer les populations et endiguer l’expansion de l’espèce.
Au niveau de la destruction
Trois adaptations de la réglementation sont actées :
- Le tir de nuit en plaine va être autorisé sous certaines conditions strictes, tout en encadrant et en sécurisant cette pratique.
- Le piégeage sera désormais possible dans les territoires où les prélèvements s’avèrent compliqués ; dans les zones périurbaines ou d’une façon générale au nord du sillon Sambre-et-Meuse, les sangliers sont très mobiles et la chasse par les moyens classiques s’avère être souvent trop peu efficace ou délicate à organiser sur le plan de la sécurité.
- Des battues supplémentaires à l’issue de la saison de la chasse pourront être organisées si on estime que les objectifs de tir ne pourront pas être atteints et que cette situation risque d’être préjudiciable pour les cultures agricoles ou d’entraîner des risques accrus sur le plan sanitaire.
Au niveau du nourrissage
L’interdiction de nourrissage pendant une partie de la période de chasse en battues va progressivement compléter le plan de lutte contre la surpopulation des suidés.
- Pour la saison 2023-2024, l’interdiction de nourrissage s’étalera du 21 décembre 2023 jusqu’au 20 février 2024 inclus.
- Pour les saisons 2024-2025 et 2025-2026, l’interdiction débutera le 1er novembre jusqu’au 31 mars inclus.
- À partir de la saison 2026-2027, l’interdiction débutera en même temps que la saison de la chasse en battues, c’est-à-dire le 1er octobre et jusqu’au 31 mars inclus.
À noter par ailleurs, la période de chasse sera prolongée jusqu’au 20 février pour la saison 2023-2024 et jusqu’au 31 janvier pour la saison 2024-2025.
Les deux arrêtés gouvernementaux relatifs à ces mesures doivent encore être soumis à l’avis du Conseil d’État avant leur adoption définitive.