La Commission d’enquête internationale indépendante (CoI) sur la Syrie a appelé les nouvelles autorités de Damas à protéger les sites des charniers et les documents pertinents, dans un communiqué publié vendredi. La déclaration publiée vendredi intervient après que la CoI a visité d’anciennes prisons et centres de détention du pays, notamment la tristement célèbre prison de Sednaya et les 235 prisons de la branche des renseignements militaires. C’est la première fois depuis le début du conflit en 2011.
L’équipe a été consternée de constater que de nombreuses preuves et documents avaient été endommagés, emportés ou détruits, ce qui aurait pu aider les familles à retrouver leurs proches disparus. En réponse, la CoI a lancé un appel urgent à la protection des sites de charniers et des documents associés dans toute la Syrie, y compris la création d’une unité spécialisée pour coordonner la protection et la préservation de ces preuves. La CoI a souligné que des actions individuelles pourraient entraver les efforts médico-légaux et a appelé les autorités à décourager les actions prématurées.
De nombreux organismes et organisations de défense des droits nationaux et internationaux ont proposé leur aide pour obtenir des preuves et soutenir les familles des personnes disparues. La CoI a souligné sa volonté de soutenir la Syrie à « un moment critique » de l’histoire de la Syrie.
La récente visite de la CoI dans d’anciennes prisons et centres de détention constitue une étape importante vers la responsabilisation et la justice pour les victimes de violations des droits humains en Syrie. Toutefois, les conclusions de la commission mettent également en lumière les défis qui nous attendent en termes de protection des preuves et de garantie que les responsables de violations des droits humains soient tenus pour responsables. Le rapport de la CoI souligne également la nécessité d’une approche globale et inclusive de la justice transitionnelle en Syrie. La commission souligne que tout processus de justice transitionnelle doit être fondé sur le droit international des droits de l’homme et donner la priorité aux besoins et aux droits des victimes et de leurs familles.
Cela vient alors que le chef du groupe de travail d’urgence syrien a déclaré au moins 100 000 corps dans une fosse commune syrienne, à la périphérie de la capitale Damas, et plusieurs milliers auraient été tués depuis le début de la guerre en 2011.
La CoI a été créée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2011 pour enquêter sur toutes les violations présumées du droit international des droits de l’homme depuis mars 2011 en Syrie. La commission a documenté les violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis par toutes les parties au conflit, notamment le gouvernement syrien, les groupes d’opposition et les organisations extrémistes.
Dans le même ordre d’idées, un groupe de plus de 30 experts indépendants en droits de l’homme, dont des rapporteurs spéciaux, ont souligné la nécessité d’un soutien international unifié pour garantir que la transition en Syrie soit fondée sur les principes démocratiques et les droits de l’homme, dans une déclaration publiée le même jour. Ils ont souligné que la justice, la réconciliation et le respect de la souveraineté de la Syrie sont essentiels au redressement du pays après la chute du régime d’Assad.