Auteurs : Mathieu Verfaillie et Klaas Denoulet (Brickx Advocaten)
À partir de 2026, il sera obligatoire pour les entreprises belges assujetties à la TVA d’utiliser des factures électroniques structurées. Cela signifie que les factures doivent désormais être établies, envoyées et reçues sous forme numérique dans un format standardisé permettant un traitement automatique.
Les nouvelles règles, publiées au Moniteur belge du 20 février 2024, s’appliquent aux transactions entre assujettis belges à la TVA (B2B).
L’obligation d’émettre des factures électroniques structurées ne s’applique pas aux livraisons de biens ou de services à des particuliers pour leur usage privé (« B2C » ou « business-to-consumer »).
Qu’est-ce qu’une facture électronique structurée ?
Une facture électronique structurée répond à la définition stricte de la législation TVA. Il s’agit d’une facture sous un format électronique conforme à des normes techniques spécifiques, aux normes sémantiques et syntaxiques européennes et 16931-1 et CEN/TS 16931-2 (lien externe). Cela rend le traitement automatique possible et offre des avantages tels qu’une réduction des charges administratives et un traitement plus rapide.
Qui devrait utiliser la facturation électronique ?
L’obligation s’applique à toutes les transactions entre sociétés belges assujetties à la TVA. Sont également incluses les entités étrangères ayant un établissement stable en Belgique.
Il y a des exceptions
Payeurs de TVA en faillite ; Les entreprises qui effectuent uniquement des opérations exonérées au sens de l’article 44 du Code TVA ; Les assujettis à la TVA non établis en Belgique sans établissement stable ; Les assujettis à la TVA forfaitaire (sauf les agriculteurs bénéficiant d’un régime spécial) ;
Le destinataire de la facture structurée dans le cadre de son champ d’application est tenu de l’accepter.
Chacun est libre d’utiliser volontairement des factures électroniques structurées, même dans les situations où cela n’est pas légalement requis. Puisqu’il n’y a aucune obligation pour cette transaction, votre client n’est pas obligé de recevoir une facture électronique structurée pour cette action. Cela ne sera donc possible que si les deux parties acceptent de travailler de cette manière.
Quand l’obligation prend-elle effet ?
La facturation électronique obligatoire entre en vigueur le 1er janvier 2026.
Jusqu’à cette date, les entreprises peuvent toujours utiliser des factures papier ou électroniques non structurées.
A partir de 2026, seule la facture électronique structurée sera légalement acceptée. Si vous le souhaitez, vous pouvez également envoyer une version PDF ou une version papier de la facture à votre client, mais la facture électronique structurée est la seule facture juridiquement conforme.
Le non-respect peut entraîner de lourdes sanctions, le fisc jugeant qu’aucune facture n’a été émise. Cela rend impossible la récupération de la TVA sur la facture et peut entraîner une pénalité fiscale.
Spécifications techniques
Les détails techniques exacts seront précisés dans un arrêté royal à paraître.
Les factures électroniques structurées doivent être conformes aux normes européennes 16931-1 et CEN/TS 16931-2 (lien externe). Concrètement, cela signifie que les factures électroniques structurées doivent pouvoir être établies au format Peppol-BIS. Cela s’applique également déjà aux transactions entre les entreprises et l’État (B2G). Une dérogation n’est possible que si les deux parties sont d’accord et que le format alternatif est également conforme à la norme européenne.
Incitations fiscales pour la facturation électronique
Pour accompagner les entreprises dans la transition vers la facturation électronique, il existe quelques avantages fiscaux :
Déduction pour investissement augmentée : à partir de 2025, la déduction pour investissements numériques sera portée à 20 % ; Déduction majorée des frais : Les petites entreprises et les indépendants qui utilisent des formules d’abonnement peuvent bénéficier d’une déduction majorée de 120 % entre 2024 et 2027. Le supplément de prix qui sera payé pour un abonnement logiciel existant en raison de la facturation électronique (établissement, envoi et réception de factures électroniques sous forme structurée) est éligible à la déduction majorée de 120 %, à condition que ce prix supplémentaire soit indiqué séparément. sur la facture ; TVA et déduction des frais
À partir du 1er janvier 2026, en tant qu’indépendant, vous ne pourrez déduire la TVA que sur la base de factures électroniques structurées qui répondent à toutes les exigences légales.
Toutefois, les frais sur les factures privées, telles que les factures d’énergie et d’eau, peuvent toujours être facturés sur la base de factures papier ou électroniques non structurées. Ces factures ne relèvent pas de la nouvelle obligation d’émettre et de recevoir des factures électroniques structurées.
Et maintenant ?
La transition vers la facturation électronique obligatoire nécessite une préparation en temps opportun. Assurez-vous que votre système de facturation soit conforme aux nouvelles normes et profitez des avantages fiscaux disponibles. Gardez également un œil sur la publication de l’arrêté royal pour plus de détails.
Conclusion
La facturation électronique offre des avantages en termes d’efficacité et d’automatisation, mais nécessite des ajustements. Commencez à vous préparer tôt pour éviter les amendes et la perte de déductions.
Source : Bricks Advocaten