Human Rights Watch (HRW) a exhorté vendredi le nouveau président libanais Joseph Aoun à garantir l’indépendance judiciaire, la responsabilité et la transparence du gouvernement, ajoutant que son élection met fin à une crise politique de deux ans qui avait provoqué un vide de gouvernance dans le pays.
HRW a souligné qu’Aoun doit adopter une loi sur l’indépendance judiciaire « qui répond aux normes internationales, une plus grande transparence du gouvernement et la fin des pratiques de corruption qui ont sanctifié les institutions publiques du pays ». Le groupe a ajouté que mettre fin aux pratiques de corruption nécessite de rendre des comptes pour les explosions du port de Beyrouth en 2020 et les crimes de guerre commis lors des hostilités de 2024 entre Israël et le Hezbollah.
HRW a noté que l’élection d’Aoun est controversée car elle pourrait violer l’article 49 de la Constitution libanaise, qui interdit à toute personne occupant une fonction publique, y compris un membre du Parlement ou du gouvernement, d’être élue présidente.
Après que l’ancien président Michel Aoun a terminé son mandat le 31 octobre 2022, le parlement du pays n’a pas réussi à élire un nouveau président parce que le parti au pouvoir n’a pas été en mesure de choisir un candidat. La présidence libanaise est restée vacante jusqu’à ce que Joseph Aoun soit élu jeudi à une écrasante majorité du Parlement.
Selon le groupe de réflexion sur le Moyen-Orient Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center, ce qui a permis de sortir de l’impasse a été la pression accrue des États-Unis et de l’Arabie saoudite, ainsi que les récentes hostilités entre Israël et le Hezbollah, qui ont affaibli la position parlementaire de ce dernier.
Le président américain Biden a félicité Aoun pour son élection, déclarant qu’en exerçant son droit démocratique d’élire son gouvernement, le peuple libanais a « choisi une voie alignée sur la paix, la sécurité, la souveraineté et la reconstruction ».