Bruxelles, Belgique – Dans le cadre d’une démarche importante visant à protéger les droits numériques et la sécurité des utilisateurs, la Commission européenne a engagé une procédure formelle contre le géant des médias sociaux TikTok, afin d’enquêter sur d’éventuelles violations de la loi sur les services numériques (DSA). Cette action souligne l’engagement de l’UE à appliquer sa législation révolutionnaire visant à réglementer l’espace numérique, notamment dans les domaines concernant la protection des mineurs, la transparence de la publicité, l’accès aux données pour les chercheurs et la gestion des contenus qui pourraient être considérés comme préjudiciables ou créant une dépendance.
À la suite d’une enquête préliminaire, qui comprenait une analyse détaillée du rapport d’évaluation des risques de TikTok soumis en septembre 2023 et des réponses de l’entreprise aux demandes d’informations formelles de la Commission, la Commission a identifié plusieurs domaines de préoccupation. Il s’agit notamment du respect par TikTok des obligations DSA liées aux risques systémiques, tels que la possibilité pour les systèmes algorithmiques de favoriser des dépendances comportementales ou de conduire les utilisateurs vers des « effets de trou de lapin » nocifs. L’enquête examinera également les mesures prises par TikTok pour protéger les mineurs, notamment l’efficacité de ses outils de vérification de l’âge et de ses paramètres de confidentialité par défaut, ainsi que la transparence de la plateforme en matière de publicité et d’accessibilité des données à des fins de recherche.
S’il s’avère que TikTok a échoué dans ces domaines, cela constituerait une violation de plusieurs articles du DSA, signalant une violation des obligations énoncées pour les très grandes plateformes en ligne (VLOP). TikTok, qui a déclaré compter 135,9 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’UE en avril 2023, entre dans cette catégorie et est donc soumis à des exigences de conformité strictes en vertu du DSA.
La procédure formelle marque une phase critique dans l’application par la Commission du DSA, lui permettant de prendre d’autres mesures, notamment des mesures provisoires et des décisions de non-conformité. La Commission peut également accepter tout engagement pris par TikTok pour résoudre les problèmes faisant l’objet d’une enquête. Il est important de noter que l’ouverture de ces procédures n’implique pas une issue prédéterminée et ne limite pas non plus la capacité de la Commission à enquêter sur d’autres infractions potentielles au DSA ou à d’autres cadres réglementaires.
Au fur et à mesure que l’enquête progresse, la Commission continuera de rassembler des preuves, en menant éventuellement des entretiens, des inspections et en envoyant des demandes d’informations supplémentaires à TikTok. La durée de cette enquête approfondie dépendra de divers facteurs, notamment de la complexité de l’affaire et de l’étendue de la coopération de TikTok.
Cette action de la Commission européenne démontre clairement la détermination de l’UE à garantir que les plateformes numériques fonctionnent de manière à protéger les droits et la sécurité des utilisateurs, en particulier ceux des mineurs. Il souligne également le caractère exhaustif du DSA, qui s’applique à tous les intermédiaires en ligne opérant au sein de l’UE, établissant ainsi une référence mondiale en matière de réglementation numérique. Au fur et à mesure du déroulement des débats, la communauté numérique et les utilisateurs de TikTok surveilleront attentivement le résultat et ses implications pour l’avenir de la réglementation des services numériques en Europe et au-delà.