ANALYSE DES AVIS
Par Ronald Mann
le 15 mars 2024
à 17h51
Le tribunal a statué vendredi par 6 voix contre 3 dans l’affaire Pulsifer c. États-Unis. (R Boed via Flickr)
L’opinion de la juge Elena Kagan en faveur d’un tribunal très divisé dans l’affaire Pulsifer c. États-Unis résout une ambiguïté dans les dispositions ajoutées à la loi fédérale sur la détermination des peines dans le First Step Act de 2018, se plaçant fermement du côté du gouvernement. Le problème réside dans la manière d’interpréter une « soupape de sécurité » dans les lois fédérales sur les peines pénales, qui permet aux accusés d’éviter les peines minimales obligatoires, souvent longues, disséminées dans le code pénal fédéral. La soupape de sécurité exige que le défendeur satisfasse à une liste exhaustive de chacune des cinq règles distinctes.
Cette affaire implique la première de ces règles, qui évalue les antécédents criminels de l’accusé. De manière générale, l’objectif de cette disposition est que les accusés ayant de graves antécédents criminels ne sont pas admissibles à la soupape de sécurité et doivent donc purger la peine minimale obligatoire normale. Avant le First Step Act, la disposition relative aux antécédents criminels excluait tous les accusés ayant plus d’un antécédent criminel ; le First Step Act a assoupli cette disposition, estimant qu’elle rendait la soupape de sécurité déraisonnablement étroite. Ce que la loi de 2018 a remplacé est une règle qui implique trois tests distincts, que Kagan décrit comme un test de « plus de 4 points d’antécédents criminels », une « infraction à 3 points » et une « infraction violente à 2 points ». Traitant ces trois tests comme A, B et C, Kagan cite la limitation de la loi de la soupape de sécurité à un défendeur qui « n’a pas » A, B « et » C.
Le différend dans cette affaire porte sur la signification du « et » entre les alinéas B et C. Pour sa part, explique Kagan, « le gouvernement soutient que l’expression… crée une liste de contrôle avec trois conditions distinctes. [Thus], une personne ne satisfait pas à cette exigence… si elle possède l’une des trois. En revanche, le défendeur soutient que l’expression « n’a pas A, B et C » énonce une condition unique et fusionnée pour obtenir réparation, [which] un accusé… échoue… seulement lorsqu’il possède les trois A, B et C. » Kagan est finalement d’accord avec le point de vue plus sévère de l’accusé : les accusés perdent la soupape de sécurité s’ils ont A, ils perdent s’ils ont B, et ils perdent s’ils ont C.
L’opinion est longue et sera sans aucun doute fréquemment citée pour son traitement de la signification de « et » et « ou » lorsqu’ils sont utilisés dans des listes comme celle-ci. Mais l’essentiel est que nous ne pouvons discerner le sens du « et » de la loi qu’en examinant le contexte et la structure du texte en question. Parmi les exemples que Kagan utilise pour étayer sa compréhension figurent des éléments aussi divers qu’une longue citation de La chenille très affamée et une citation de l’article III de la Constitution. Pour illustrer brièvement, ce dernier exemple suggère que l’extension du « pouvoir judiciaire… à toutes les affaires… découlant de la présente Constitution, des lois des États-Unis et des traités » s’applique clairement aux affaires découlant de l’un des trois organes énumérés de la Constitution. loi. Cela s’applique nécessairement, par exemple, aux cas découlant de la Constitution, même s’ils ne se posent pas également en vertu d’un traité.
En fin de compte, l’acceptation par Kagan de l’argument du gouvernement repose carrément sur un problème de superflu. Plus précisément, le premier des trois critères (sous-paragraphe A) n’aurait, selon le défendeur, « aucune signification concrète ». En effet, si un accusé a une infraction de trois points en vertu du sous-paragraphe B et une infraction de deux points en vertu du sous-paragraphe C, il aura toujours plus de quatre points d’antécédents criminels en vertu du sous-paragraphe A. »
Par conséquent, selon le gouvernement, chacun des trois alinéas a du poids, car chacun définit une raison distincte pour refuser l’application de la soupape de sécurité. Cependant, selon Pulsifer, le sous-paragraphe A est totalement superflu. Kagan souligne que «[w]Lorsqu’une interprétation statutaire… prive un alinéa entier de son sens,… le canon contre les excédents s’applique avec une force particulière. C’est principalement pour cette raison qu’elle rejette le point de vue du défendeur et limite l’application de la soupape de sécurité aux défendeurs qui satisfont à chacun des trois alinéas.
L’affaire résout un conflit entre les tribunaux inférieurs, en adoptant un point de vue qui mènera à un recours plus fréquent aux dispositions relatives aux peines minimales obligatoires. Seul le temps nous dira si le Congrès souhaite réagir en assouplissant encore davantage ces dispositions.